Je vais certainement m'attirer les foudres des fans en général et d'un Zombiraptor en particulier, mais cet opus 2014 constitue ma première expérience avec le monstre mythique. A l'époque, j'avais essayé la version de Roland Emmerich mais impossible de passer la première demi-heure tant le film me submergeait de sa bêtise. Je me suis donc laissée tenter par cette version plutôt bien accueillie chez mes éclaireurs.


Ce soir là, j'ai vu deux films. Le premier, avec des Playmobils interchangeables, essayant de créer un lien empathique avec moi au gré de leurs errements. Le second, avec des gros dinosaures qui se mettent des baffes sans trop savoir pourquoi.


Au final, les seuls rares moment que j'ai apprécié sont ceux où les deux films se sont rencontrés. Environ vingt minutes sur 2 heures de film. Je garderai surtout des images, des peintures numériques, sombres, inquiétantes, hypnotiques. Mais tellement rares.


Les Playmobils. Interchangeables donc. Binoche fantoche, motivation suprême de son ingénieur de mari qui aurait pu devenir intéressant sans cette mort prématurée. Le fiston démineur, kick-ass à la ramasse, dont la seule qualité est de se trouver toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Impossible de s'y attacher, de vibrer avec lui, il subit l'histoire et les obstacles dont on parsème sa route. Il a même droit à sa petite scène de bon papounet où il prend un gosse sous son aile. Que la ficelle est grosse, que l'intention est maladroite.


L'épouse, le militaires, les scientifiques, une collection de Playmobils aux sourcils constamment incurvés. On a déjà vu ces personnages là des dizaines de fois dans les moins bon représentant du genre "Action". Rien n'est intéressant chez ces gens là, ils cultivent leur insipidité collective jusqu'au ridicule. Si les monstros pouvaient vite les écrabouiller, ça me ferait presque plaisir, ou au moins ça me soulagerait.


Les monstres, lézard en tête, sont mous et maladroits. Même s'il y a une certaine élégance dans leur joutes, il manque de la violence, de la tension, du fun, une identité qui pourrait les démarquer du reste de la meute. Là aussi, je ne me sent pas concernée. Ils m'indiffèrent car ce combat m'est étranger, leurs motivations inexistantes ou sans intérêt. Difficile de s'enthousiasmer devant ces pachydermes démesurés, chaque baffe soulevant au mieux un tourbillon d'ennui. N'est pas Del Toro qui veut.


Je survolerai l'indigence du scénario et la platitude des lignes de dialogues. J'ai vu tellement souvent les states se faire atomiser... San Fransisco, ça change de New York.


Merci tout de même à Alexandre Desplat qui m'a prouvé qu'on pouvait faire plus bourrin que Hans Zimmer.


Mais malgré tout, je n'ai pas réussi à détester ce film car il y a quelques moment de grâce, à l'image de cette chute libre vers une ville dévastée et recouverte d'un linceul vaporeux. Ou ce regard croisé, entre le Playmobil et le Lézard, nostalgiques d'une époque pas si lointaine où ils possédaient encore une âme.

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le 27 août 2014

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Alyson Jensen

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