Malgré le contexte d’origine du monstre rigoureusement bien respecté, le premier m’avait moyennement séduit par la présence insignifiante du reptile. Voir le second opus de la franchise lancée par les studios Warner Bros ne m’enthousiasmait pas des masses mais après avoir vu la bande-annonce, par simple et juste curiosité, j’ai rapidement changé d’avis. Je me suis décidé, sans la moindre hésitation, à donner une chance à cette superbe production très prometteuse et finalement, je n’ai pas été déçu du résultat. C’est un second opus qui dévoile une planète Terre affreusement dévastée, où le chaos règne à jamais et sur laquelle des monstres d’une taille incroyablement imposantes terraient et sommeillaient profondément. C’est un sujet tentant et digne d’un blockbuster explosif, où tous les moyens financiers, cinématographiques et technologiques ont été utilisés adroitement et avec ingéniosité pour générer un spectacle que le cinéma américain nous a accoutumés à nous offrir régulièrement de nos jours
Non seulement ce visuel ébouriffant m’a donné satisfaction mais en plus, cette production adopte une nouvelle formule scénaristique, assez éloignée de celle qui est appliquée de base pour un blockbuster aussi démentiel que celui-ci. En effet, je peux déclarer qu’on n’est pas devant un simple grand film d’action où les monstres se défoncent la gueule inlassablement et durement. On est devant un long-métrage où le contexte est doté d'un équilibre adéquat entre un scénario qui a de l’intérêt et celui d'une confrontation carabinée de créatures ravageuses. D’habitude, on ne prend pas en compte de l’évolution des humains et de l’écriture anodine d’un scénario mais dans cette production, ces deux éléments ont leurs utilités clairement justifiées. C’est assez étonnant comment le réalisateur et les scénaristes ont su bien cadrer les personnages dans un contexte aussi grave et chaotique que celui qui est représenté dans ce film, tout en leur donnant une valeur morale assez importante et judicieuse, même si on n’écarte pas certains clichés.
Bien que ce ne soit pas le casting qui tient la vedette de cette superbe production, il présente néanmoins une grande importance dans la progression et la remise en cause des effets irréversibles des déchets nucléaires sur certaines espèces animales pullulantes est abordée avec clairvoyance et habileté. Bien évidemment, ce qui nous intrigue le plus, ce sont les gigantesques créatures qui crèvent totalement l'écran, ayant tous bénéficié d’un design méticuleusement soigné, ils ont l’air presque réels. Le moindre plan braqué sur eux et on est soudain envahi d’un sentiment assez rarissime dans le monde du cinéma. Pour mon plus grand bonheur, Godzilla est bien plus présent qu’il l’était dans le précédent long-métrage. C’est une incarnation qui fait plaisir à voir et nous offre un large lot d’images de confrontation entre monstres terriblement spectaculaires, avec un visuel à couper le souffle. De plus, la représentation de cette espèce est très convaincante, que ce soit sa hauteur demeurée, sa crête lumineuse et sa gueule menaçante.
L’équipe technique a déployé tous les moyens nécessaire pour mettre le paquet sur les scènes de combat, c’est bourré d’images de guerre invraisemblables et fantastique, c’est alimenté par des effets spéciaux qui en jettent et les décors reflètent une vision inconcevable et très proche de celle de tout monde plongé dans l’enfer, j’ai cru à un moment que j’étais plongé dans le monde démoniaque que celui d’Hellboy sorti la même année. Je ne cache pas que j’ai noté quelques absurdités ou des situations assez grotesques pour qu’on puisse y vraiment croire, comme la scène d’évacuation de la base glaciale ou carrément le pitch incongru de l’actrice Vera Farmiga. L’avantage de ces défauts, ce sont que des petits détails insignifiants, rien qui puisse nous empêcher de profiter de ce spectacle stupéfiant, se concluant par une apothéose d’action incommensurable et d’une intensité fébrile. 7/10
- Ouvrez le bouclier !
- Bien sûr ! Pourquoi ne pas lui offrir une bière pendant qu’on y est !