Après un détour sur Skull Island à la rencontre de Kong en 2017, le Monsterverse de la Warner et Legendary Pictures s'étoffe à nouveau ici avec la suite au Godzilla de Garreth Edwards sorti en 2014.
J'ai toujours assez bien apprécié le travail d'Edwards sur son traitement du célèbre kaiju, un vrai travail d'équilibriste dans la mise en scène alliant étonnamment la subtilité et le grand spectacle. Godzilla II c'est pourtant tout le contraire ! Dès les premiers instants on sent clairement que le film cherche à aller vers l'efficacité, ce que la suite du long-métrage ne fait que confirmer. De la baston monumentale il y en a, et il faut d'ailleurs bien avouer que les divers face à face entre les monstres sont assez jouissifs et impressionnants. Cela étant, c'est tout ce que l'on pourra retirer du film, le reste est assez sommaire.
Certes on fera l'impasse sur l'improbabilité du scénario, qui en dehors de son postulat anti-nucléaire a toujours été tiré par les cheveux, c'est un peu comme une marque de fabrique. On parle quand même pour certains films de la Tōhō de mante religieuse géante, de Godzilla mécanique ou encore de homard géant lui aussi. Il s'agit de toute façon de quelque chose qu'il faut accepter avant de regarder un film traitant de Godzilla. D'ailleurs concernant les monstres, si j'étais assez impatient de découvrir Ghidorah ou Rodan, j'avais plus d'appréhension concernant Mothra : un papillon géant. Pas très convaincu par le côté bad-ass de la bestiole. Néanmoins cela passe assez bien malgré tout dans le film. En soi les Mutos du Godzilla de 2014 étaient déjà assez étranges.
Là où le bas blesse concernant le scénario c'est principalement dans la dimension humaine de l'intrigue. Si tout le monde joue bien, le problème ne vient pas de là, c'est véritablement dans l'importance des personnages qu'il y a un soucis, tous sont pour ainsi dire des faire-valoir. Alors certes ce sont les monstres que l'on vient voir ici, évidemment, mais tout de même, quand j'y repense je crois qu'il m'aura fallu presque dix minutes ou un quart d'heure pour me rendre compte que le personnage joué par Sally Hawkins avait disparu en cours d'intrigue, alors qu'elle était déjà présente dans le premier film. Les deux seules scènes héroïques qui fonctionnent sont celles concernant Ken "Let them fight !" Watanabe et Vera Farmiga dans des moments clés du récit. Outre cela, pas grand chose à en retenir.
On en prend donc plein les yeux et c'est au final ce que je cherchais de toute façon. Néanmoins un peu plus de profondeur concernant les personnages humains n'aurait pas été si complexe à caser que cela entre deux affrontements. J'attends tout de même impatiemment Godzilla vs. Kong !