Petit aparté en préambule
Grosse déception d'avoir dû voir ce film à la maison plutôt qu'au cinéma, à cause de la Covid. Malgré ses défauts, le long-métrage a au moins le mérite d'être généreux en termes d'action bestiale. Ca aurait été un spectacle grandiose sur un grand écran, avec du gros son. Typiquement le genre de films qui vaut de faire le déplacement en salle.
Mon avis
Ca y est, Legendary l'ont fait, ils ont mené leur saga où ils voulaient, vers le face à face au sommet entre Kong et Godzilla. Ce qui est dommage, c'est qu'au lieu de finir sur un énorme film qui aurait surpassé tous les autres, ce quatrième opus est en réalité le moins bon de tous. Le meilleur restant à ce jour le tout premier de Gareth Edwards car c'est celui où le danger et la monstruosité des créatures étaient les plus crédibles. Mais son accueil assez tiède par le public força le studio à créer des suites plus orientées sur l'action et la destruction pures. Jusqu'à arriver donc à Godzilla vs Kong où il n'y a même plus de propos écologique comme dans les deux précédents opus sur le lézard japonais.
Toute la première heure du film d'Adam Wingard est ratée. Le rythme est beaucoup trop rapide, les personnages et la situation de départ sont à peine présentés que le récit se précipite déjà vers la suite. Un peu comme si le film avait conscience de ses lacunes d'écriture et préférait passer le plus vite dessus, pour éviter que le spectateur ne se pose trop de questions et lui offrir ainsi ce qu'il est venu chercher, des combats de Kaijus. De toute évidence, ils ne se sont clairement pas donné la peine d'écrire quelque chose de vraiment correct. C'est limite s'ils ont essayé de prendre en compte les précédents épisodes. C'est écrit à l'arrache juste pour poser les éléments qui serviront le grand final.
Fait assez surprenant, il semblerait qu'ils aient diminué la taille de Godzilla pour le mettre au niveau de Kong. C'est étrange car on aurait tendance à dire que plus c'est gros, meilleur c'est (that's what she said) et la justification était déjà toute trouvée pour faire grossir Kong car dans son film, il était précisé qu'il n'avait pas encore atteint sa taille maximale. Vu que les événements de Kong : Skull Island se déroulaient dans les années 70, on aurait compris qu'il avait grandi entre temps. Mais non, ils ont préféré diminué Godzilla pour pouvoir le faire tenir sur un bateau. Normal.
Cependant, malgré ses défauts, le long-métrage se montre tout de même divertissant dans sa seconde moitié. Si on aime les films de monstres qui se mettent des patates dans la gueule, le final est assez jouissif. Et c'est vraiment ça qui sauve le film, ou du moins qui lui évite le naufrage. Car finalement, c'est ce qu'on attendait de lui, c'est pour ça qu'on a payé notre place (enfin, qu'on l'aurait payée si on avait pu le voir au ciné...), pour voir des gigantesques créatures se combattre dans des affrontements extraordinaires. Les combats sont bien filmés, l'action est bien mise en valeur, il y a de très beaux plans, les effets spéciaux sont au top, visuellement on a ce qu'on espérait. On regrettera quand même que Bear McCreary ne soit pas revenu pour composer la bande originale. C'est Tom Holkenborg (Junkie XL) qui prend sa place et même s'il fait le taf, il est loin de nous proposer des thèmes épiques et marquants comme McCreary l'avait fait pour Godzilla: King of the Monsters. Au lieu de ça, il re-pompe une nouvelle fois sa BO de Mad Max : Fury Road*.
Donc bien que le film soit mauvais sur beaucoup d'aspects, hormis l'action, le spectateur qui voulait un long-métrage bourrin avec plein de destructions en ressortira à peu près satisfait. Il se murmurerait d'ailleurs qu'une nouvelle suite serait envisagée. Bien que chaque opus ait été moins bien écrit que le précédent, si c'est pour nous offrir le même spectacle, il n'est pas question que je loupe le prochain.