Aux gens qui disent que ça suffit, y'a trop de films issus du Monsterverse et c'est toujours la même chose, je répondrai que c'est pareil pour les films nominés aux Césars/Oscars, ceux sur la misère dans le monde ou bien sur la seconde guerre mondiale. Mais contrairement à ceux-là, le Monsterverse a eu la bonne idée d'être honnête et de garder en tête que le cinéma, c'est avant tout un art du visuel et du divertissement. Mais je ne suis pas ici pour faire la critique des Césars ou des Oscars, alors passons.
Dernier né de la saga Godzilla américaine, ce cinquième opus creuse encore l'univers installé depuis maintenant dix ans (déjà !). À chaque fois, on se dit qu'ils ont fait le tour et qu'il n'y a plus rien à raconter. Mais c'est sans compter sur l'ingéniosité et l'imagination fertiles de nos amis scénaristes, qui arrivent toujours à rebondir sur leurs pattes et presser le citron jusqu'à la dernière goutte (en même temps, ce serait un peu con de le jeter à moitié consommé, le citron).
Ici, on explore davantage la Terre creuse apparue dans Godzilla vs Kong, dont les rares aperçus donnaient une sensation de pas beaucoup. Ce Godzilla x Kong est donc comme une réponse bienveillante à cette frustration, puisque de la Terre creuse, on t'en sert une très généreuse part. On saura donc apprécier les visuels renversants, un peu nawak par moments mais qui ne sont pas sans rappeler les rpgs à la Pokémon (les terres volcaniques et cramées juste à côté de forêts verdoyantes, ce genre de truc).
Mais que serait un film Godzilla sans quelques bonnes bagarres de monstres ? Là encore, on est généreusement servis. Le film est tout sauf subtil et n'hésite pas à repousser toujours plus loin les limites du bourrinage au fur et à mesure que Kong et Godzilla distribuent des torgnoles à tire-larigot. C'était la promesse du film, c'était ce qu'on voulait, et on l'a eu.
Car c'est ça le plus important avec ce film : derrière, il n'y a aucune volonté de gagner une quelconque récompense qui lui fera accéder à la gloire éternelle. Il y a juste celle de faire passer un bon moment décomplexé aux spectateurs, de lui faire oublier la grisaille quotidienne pour un temps et de l'apprécier pour ce qu'il est : un film de cinéma, certes bourrin, mais bourrin honnête.