Godzilla x Kong: The New Empire n’a même plus pour lui la beauté des images qui assurait à son prédécesseur un semblant d’intérêt. Tout est ici d’une infinie laideur, depuis les effets visuels jusqu’au découpage illisible des scènes. Adam Wingard prouve qu’il a, décidément, un talent tout relatif et une absence de vision des mythes qu’il convoque : l’histoire japonaise de Godzilla, celle, américaine, de King Kong se voient évacuées au profit de ce second degré inerte qui fait la marque de fabrique des productions « cool » de l’écurie Marvel ; notons d’ailleurs que la résurgence d’un Ace Ventura, issu du catalogue Warner, emprunte davantage au héros principal des Guardians of the Galaxy (James Gunn, 2014), engagé dans des séquences d’action sur fond de chansons rock qui tournent en pilote automatique. Sans oublier le plagiat des sagas Planet of the Apes… Le pire étant l’inflation narrative et esthétique qui pousse le long métrage à constamment réinventer ses enjeux et la puissance de ses créatures : voir Kong augmenté d’un bras mécanique, sorte d’exosquelette, interroge sur les limites évidentes de son exploitation par Hollywood, visiblement en panne d’inspiration, reflet d’une Amérique XXL où la grosseur et le bruit en imposent davantage qu’une seule pensée créative. Il faut donc s’attendre, un jour, à découvrir que Wingard n’est en fait que le nouveau nom d’une intelligence artificielle, tant ses films échappent à tout entendement humain.