Singulier mais daté
Très marquant en son temps, "Goémons" a pris un sacré coup de vieux. Si l'idée de faire un documentaire sur un matériau rare, qui plus est dans un contexte social fort, donnant la part belle à des...
Par
le 22 févr. 2018
1 j'aime
J'ai souvent entendu parler de Béniguet par mon père, cette île inhabitée de Molène, porteuse d'une aura mystérieuse sans que je sache bien pourquoi. Le film réalisé en 1947 par Yannick Bellon apporte quelques explications : une poignée d'hommes vivaient encore à l'époque sur cette île inhospitalière au point qu'il n'y a pas un arbre, île quasiment incultivable, et pourtant exploitée pour ses ressources, principalement le goémon.
Le film porte un regard ethnographique sur ces hommes, leur travail et leur vie bien rude. Car l'île fut semble-t-il abandonnée quelques années plus tard. La vie des hommes travaillant pour le "patron" y était plus que fruste, même si la patronne les nourrit. On y voit l'importance du charretier, qui transporte le goémon ou les galets sur la grève ou les terres de l'île. On découvre l'existence des pigouillers, travailleurs saisonniers qui restent sur l'île plusieurs mois pour récolter et transformer le goémon en pains de soude avant de le rapporter sur le continent où une usine en extraira l'iode. Des gabares viennent aussi sur l'île récupérer des galets, pour le secteur de la construction.
La dimension ethnographique du film est est fort appréciable même si certaines scènes, assez rares toutefois, sont un peu scénarisées (en tout cas au niveau du récit), et le ton et la musique parfois excessivement dramatisants. A l'issue, on ne comprend toutefois pas bien ce qui pouvait motiver des hommes à vivre là à l'année, sans contact avec la famille, sans ami, sans femme, et un confort bien léger. C'est l'histoire d'une période révolue, celles d'hommes qui n'existent plus vraiment aujourd'hui. Le film, malgré des maladresses, reste un témoignage fort utile de ces temps et de ces hommes disparus.
Le film a obtenu le Grand prix international du meilleur documentaire à la biennale de Venise en 1948.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Courts pas courus (mais parcourus!), Tous courts !, Un demi, svp ! et La Fête du court métrage 2020
Créée
le 2 févr. 2020
Critique lue 226 fois
7 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur Goémons
Très marquant en son temps, "Goémons" a pris un sacré coup de vieux. Si l'idée de faire un documentaire sur un matériau rare, qui plus est dans un contexte social fort, donnant la part belle à des...
Par
le 22 févr. 2018
1 j'aime
Du même critique
Cette chanson est honteuse, un vrai scandale : il est absolument inadmissible et indécent de tenir de tels propos quand on gagne plusieurs millions d'euros par an, alors que des tas de gens galèrent...
Par
le 12 avr. 2012
171 j'aime
76
La ligne rouge, je trouve justement que Malick la franchit un peu trop souvent dans ce film, malgré d’incontestables qualités, que j’évoquerai tout d’abord. La mise en scène est formidable, la photo...
Par
le 21 sept. 2013
136 j'aime
78
Pour tout dire, je ne savais rien de ce film avant d’aller le voir, je craignais une histoire un peu gnangnan pour bambin à peine sorti du babillage. Bref, j’y allais surtout pour accompagner la...
Par
le 10 janv. 2013
133 j'aime
22