Road-movie lent (à l'allure d'un cheval) et atmosphérique, Gold montre en quelque sorte l'envers du décor d'une ruée vers l'or entreprise ici par des allemands en Colombie Britannique au Canada, région hostile de montagnes et de zones arides au nord de laquelle la bourgade de Dawson et sa rivière semblent être l'eldorado convoité. Ce long périple au milieu de paysages grandioses, par instants lunaires, (l'atout majeur du film) se transforme en une cruelle hécatombe rapprochant, de manière prévisible, deux des protagonistes. C'est dans son scénario, au demeurant peu développé, que le film pêche le plus. Les personnages sont plutôt enfermés dans des stéréotypes tout en étant guère approfondis. Enfin, certains éléments de l'histoire sont traités de façon artificielle, autrement dit utilisés pour la relancer et, sans doute, lui apporter un minimum de suspens.
Dans un registre similaire, La Dernière Piste signée par Kelly Reichardt s'était révélée une œuvre plus singulière et plus réussie.