Golden Job
Golden Job

Film de Chin Ka-Lok (2018)

Plus très jeunes mais toujours dangereux

Avec sa troisième réalisation Golden Job, après 97 Aces Go Places (1997) et No Problem 2 (2002), on sent clairement l’envie de Chin Ka-Lok d’essayer de faire revivre le cinéma d’action de Hong Kong qui, comme tous les fans le savent, n’est plus que l’ombre de lui-même depuis plusieurs années. Le film va jouer la fibre nostalgique, avec son casting et son envie de retourner aux essentiels qui ont fait le succès de leurs bobines des années 80/90, mais malgré un joli petit succès au box-office mondial, il n’aura pas eu l’effet escompté et peu ou pas d’autres films lui ont emboité le pas. C’est dommage car on sent énormément d’envie dans Golden Job. Mais quoi qu’il en soit, bien que la tentative de relancer la machine ait échouée, on passe un très bon moment devant ce divertissement certes primaire mais des plus funs et efficaces.


Chin Ka-Lok, artiste martial reconnu et cascadeur émérite issu de l’écurie Sammo Hung, semble nostalgique dt bon vieux temps et profondément amoureux de son pays. Alors que son frère Chin Siu-Ho enchaine depuis plusieurs années les DTV chinois pour la SVOD, lui est resté à Hong Kong et s’est très impliqué dans la Hong Kong Stuntman Association. Les films d’action n’étant plus à la mode dans l’ex-colonie britannique, il semble vouloir redonner envie aux jeunes chinois à se plonger corps et âmes dans ce métier qui a fait la renommée du cinéma de Hong Kong. Mais en plus de cette activité, un projet lui trotte dans la tête depuis 2015, refaire un film d’action, certes en tant qu’acteur, son métier principal, mais surtout en tant que réalisateur. C’est grâce à Eric Tsang, producteur, que né Golden Job, ce dernier ayant trouvé en la personne de Jackie Chan un bon investisseur (ce dernier est crédité en tant que Producteur Exécutif) et a pu donner à Ka-Lok un budget assez important pour tourner son film d’action, permettant, par la même occasion de promouvoir le métier de cascadeur. Une pierre deux coups comme dirait l’autre. Pour l’occasion, il va réunir, 18 ans après le sixième opus de la saga, les acteurs principaux de la saga à succès Young & Dangerous (Chin Ka-Lok a lui-même joué dans le 5ème film) : Ekin Cheng, Jordan chan, Michael Tse et Jerry Lamb. Bien qu’ils ne reprennent pas leurs rôles dans Golden Job (le film n’a rien à voir avec la saga de Andrew Lau), les acteurs sont amis de longue date et ils semblent prendre énormément de plaisir à l’écran, comme des vieux potes qui se retrouvent des années plus tard et qui vont passer du bon temps ensemble. Cette bonne humeur est communicative grâce à un jeu convaincant (oui, même pour Ekin Cheng), l’alchimie est palpable, et tous mettent du cœur et de l’émotion dans leur rôle. De notre côté (celui du fan de ciné HK), on a l’impression de retrouver des amis qu’on avait perdu de vue et on a l’impression d’être comme dans des pantoufles au coin du feu. D’autant plus que Ka-Lok donne un rôle des plus intéressants à Eric Tsang (My Lucky stars, Infernal Affairs), figure emblématique du ciné HK, un petit rôle au toujours excellent bien que vieillissant Yasuaki Kurata (Shanghai Express, Fist of Legend), et qu’il a sorti de sa retraite le génial Billy Chow (Fist of Legend, Eastern Condors) qui n’avait rien tourné depuis 2005. Même si ce dernier est complètement sous exploité, quel plaisir de le revoir !


Pour cette 3ème réalisation, Chin Ka-Lok soigne sa mise en scène. Bien que les CGI laissent parfois à désirer (bien qu’ils ne nous sortent pas du film), il voit les choses en grand et il le fait bien. Le film nous balade à travers le monde (Japon, Montenegro, Afrique, Hongrie), lui donnant un côté dépaysant et Ka-Lok soigne ses plans. C’est visuellement réussi et le montage est intelligent. On pouvait lui faire confiance en ce qui concerne l’action et c‘est effectivement réussi ici. Courses poursuites à grande vitesse, gunfights, explosions, destruction de matériel, quelques cascades et même quelques courts échanges pieds / poings assez nerveux, l’amateur d’action en a pour son argent. C’est fluide, ça chercher à être spectaculaire et c’est assez réussi dans le genre, avec un final façon heroic bloodshed assez jouissif lorgnant parfois du côté du John Woo de la grande époque. On sent l’inspiration américaine dans Golden Job, que ce soit Fast & Furious, Braquage à l’Italienne ou même Ocean’s Eleven, mais malgré tout à la sauce HK avec des thématiques qu’on retrouvait beaucoup dans les années 70/80/90 (la fraternité, l’honneur, la famille, la trahison, la vengeance). Alors c’est sûr, il n’y a rien d’original, c’est prévisible, on voit tout venir à des kilomètres (comme la mort de certains personnages) et, honnêtement, l’intrigue n’a au final pas grand-chose à offrir. La sous intrigue du personnage d’Ekin Cheng n’est au final qu’accessoire. Même si elle sert, avec son histoire de médicaments, à alimenter l’intrigue principale, elle est trop appuyée pour pas grand-chose au final. Mais malgré tout, Golden Job est très rythmé et des plus efficaces. Certes, il lui manque un petit quelque chose pour en faire un divertissement vraiment mémorable mais on s’amuse et on ne voit pas le temps passer 1h40 durant. C’est ce que voulait Chin Ka-Lok, pari gagné donc.


Chin Ka-Lok n’a pas réussi à relancer le cinéma d’action à Hong Kong avec Golden Job, mais ça n’empêche pas le film d’être une série B vraiment efficace, bien que pas originale, avec un casting qui vaut le coup d’œil à lui tout seul.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-golden-job-de-chin-ka-lok-2018/

cherycok
7
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le 23 janv. 2023

Critique lue 6 fois

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