Premier (et unique à ce jour) film du dénommé Noh Dong-seok scénarisé par Lee Hae-joon (Hard Day), cette nouvelle adaptation désormais coréenne du roman "Golden Slumber" de Kôtarô Isaka après un premier film japonais se glisse sans peine parmi les innombrables thrillers coréens déboulant dans les salles depuis presque vingt ans. Une histoire vue et revue où un citoyen lambda est accusé du meurtre d’un homme politique visant la présidence et devient dès lors l’ennemi public numéro 1 dans le pays.
Une histoire de fugitif parano, de complot politique, de traitres omniprésents… Tout était prédisposé pour suivre une péripétie classique mais attractive. Hae-joon place même d’effrayantes idées comme la facilité pour un gouvernement de façonner des tueurs, de fabriquer des preuves et de manipuler les médias. Malheureusement plombé par un agaçant rythme en dents de scie et des séquences poussives à base de flashbacks mélos tout droit sortis d’un drama, Golden Slumber n’arrive jamais à proposer une constante dans son récit, faisant valdinguer son personnage principal (le génial Kang Dong-won, vu dans Illang : La Brigade des Loups) dans des situations pas toujours réussies.
Pourtant nanti d’une mise en scène autrement soignée, surtout venant d’un réalisateur n’ayant jusqu’ici rien réalisé d’autre et qui propose ici de sacrés plans plutôt inventifs, d’une photographie travaillée, d’un casting convaincant et même de quelques séquences d’action sous tension, le long-métrage s’avère hélas plus ennuyeux que palpitant, les dialogues contenus dans ce scénario simple mais efficace n’étant finalement pas très limpides. Pareillement, les rebondissements, parfois tirés par les cheveux, peinent à dynamiser une histoire entremêlant trop de genres. Intéressant mais au final maladroit et perdant toute attention, Golden Slumber s’avère être une forte déception qui sombre au fil des minutes de l’ennui vers l’indifférence totale.