Un an environ après "Bons Baisers de Russie" (Terence Young, 1963), la marque James Bond achève d'imposer sa griffe avec "Goldfinger", l'un des épisodes les plus célèbres de la saga. Guy Hamilton réunit déjà tout ce qui va assurer la prodigieuse longévité des aventures filmiques de l'agent 007 : une scène d'ouverture qui est un petit bijou en soi, un scénario sans faille ni temps morts, un arsenal de gadgets plus géniaux les uns que les autres, et surtout, un héros charismatique, haut en couleur, tout en classe et en finesse, en train d'écrire sa légende en lettres d'or. Ses phrases-choc sont ordonnées, réfléchies et cinglantes comme lorsqu'il se bat avec un agresseur, l'envoie valdinguer dans une baignoire, l'électrocute et assène un "Chocking !" de toute beauté !
Face à lui, Goldfinger est l'un des méchants les plus brillants de la saga, monstre mégalomane qui entend atteindre l'excellence en matière criminelle. Le reste du casting est tout aussi attrayant, de la froide mais magnifique Honor Blackman. N'oublions pas également l'imposant Harold Sakata, chauffeur à moitié-muet capable de décapiter une statue avec son chapeau ou encore de réduire en miette une balle de golf. Une des nombreuses scènes d'anthologie qui peuplent le film, complétant Tilly Masterson peinte en or, la course-poursuite en Aston Martin ou encore la séquence de torture au laser...
Sans être mon épisode favori, "Goldfinger" demeure une formidable réussite. Avec, en prime, un petit mot acerbe sur les Beatles de la part de James, à une époque où les idoles du rock n'avait pas encore très bonne presse...
James Bond continue son envol de la plus belle des façons, en continuant à nous faire plaisir. Goldfinger est la confirmation pour Sean Connery que James Bond est fait pour lui.