James Bond et le Doigt en Or
Goldfinger est le saint graal de la franchise. Le film sur lequel tout s'est bâti, aussi bien les codes que l'esthétique, aussi bien le style musical que scénaristique. S'éloignant du style résolument réaliste du film précédent, Guy Hamilton réalise une oeuvre glamorisante des aventures d'un assassin aussi élégant qu'intrépide.
S'ouvrant sur l'infiltration d'un complexe industrielle recelant visiblement assez de drogues pour financer une quelconque révolution sud-américaine, le film nous raconte la traque d'Auric Goldfinger, un magnat de l'industrie qui a pour lubie de rendre radio-active les réserves d'Or de Fort-Knox pour devenir le maître suprême de l'économie mondiale. Ledit Magnat est un gros bonhomme dégarni au teint rougeot, dont le valet est plus à craindre, Oddjob,un petit coréen muet, taillé dans un roc portant un melon aussi trachant qu'un rasoir bien aiguisé.
Mais James Bond ne manque pas de courage et c'est ouvertement qu'il va les affronter. D'abord à Miami, bien qu'un coup sur la tête ne lui permette pas de démontrer ses notions de Karaté, puis en pleine mère patrie (le Royaume-Uni) avec une partie de Golf à l'issue de laquelle Bond constatera qu'il n'est pas face à pieds tendres. Filature à travers la suisse pour terminer aux Etats-Unis, pieds et points liés dans le QG du cupide gaillard. C'est là qu'il rencontrera Pussy Galore (un nom qui a de la classe...), charmante lesbienne qui virera sa cutie pour les beaux yeux de Sean Connery, et l'aidera avec le concours de la CIA. Un joli Climax dans un coffre-fort gigantesque, où Bond s'en tirera in-extremis encore un fois.
Guy Hamilton suit des lignes directives de mise en scène bien particulières, jouant sur l'iconisme de son film pour appuyer l'efficacité du récit. Récit qui n'est pas avare de mise à mort quasi-gratuite, et qui permet ainsi d'aligner séquence prenantes avec situations marquantes. Le scénario est résolument malin, laissant à Bond le bon soin de se fraye un chemin dans ce parcours semé d'embuches et dont l'incarcération en milieu de film amène à de résolutions surprenantes, tant il a été persuasif dans les hors champ forcé de la censure de l'époque. Et c'est bien là la qualité et l'habilité du récit, nous surprendre par les choses qu'il ne nous a pas été permit de voir.
Pour ce que l'on voit, ce ce que l'on peut le plus apprécier dans la saga, les plans iconiques comme cette femme peinte en Or, les situations tendues comme Bond interrogé un laser menaçant sa virilité, et des séquences d'action des plus prenante, course-poursuite en Aston Martin, combat à mains nues entre Bond et Oddjob. Le tout porté par des dialoguistes inspirés et une bande originale de John Barry, qui signe son premier chef-d'oeuvre. Pour l'anecdote, sachez que c'est Michael Caine, qui entendit pour la première fois la mélodie du thème principale, puisqu'il vivait à l'époque chez John Barry, qui composa la chanson en une nuit.
Goldfinger est la crème de la saga, l'opus Ultime dans toute sa splendeur.