[NoSpoil] Demi-thriller

Gone Girl commence comme le plus classique des thrillers : une femme disparaît dans des circonstances qui laissent présumer un enlèvement ou un meurtre, une enquête commence. Si ce n'est les quelques flashbacks sur la vie de la femme en question et le rôle agressif des médias vis-à-vis du mari, rien de bien particulier jusque là.
Mais l'intrigue se déconstruit progressivement et, si vous n'aviez pas anticipé sa résolution (malgré la narration pratiquement transparente), elle vous sera révélée vers la moitié du film. Outre l'ambiance sympathique des enquêtes policières sur fond de malaise, l'intérêt de ce film ne repose donc pas sur le comment et le pourquoi de la disparition : l'histoire se poursuit pour encore une bonne heure. Et l'ambiance demeure.

Ce que j'ai apprécié dans Gone Girl, c'est qu'il dépeint à travers les flashbacks la violence de la vie de couple, a priori particulièrement exacerbée, mais à laquelle on peut... s'identifier. En tout cas pour quiconque ayant traversé une crise. Ce sujet n'est certes pas traité de la façon la plus fine possible (il s'agit d'un blockbuster), mais reste un élément de plus-value qui – à mon sens – fait la différence entre un film que l'on regarde tout à fait passivement, et un film qui nous fait un peu naviguer en nous-même.