L'ambivalence,mère de tous les vices.

Ce dernier film de David Fincher ressemble beaucoup à Fight Club dans son traitement. en effet,le réalisateur prend un malin plaisir à brouiller les pistes,mais cette fois-ci avec un couple: Nick et Amy Dunn. Ces époux trés beaux en apparence se révèlent être des trésors de secrets, de non-dits et de ressentiments l'un pour l'autre. C'est tout ce que le spectateur découvre avec la disparition d'Amy. Le jeu de piste commence et les évènements à venir seront déments mais explicables. Même si Gone Girl est l'adaptation d'un roman américain écrit par une écrivain, David Fincher y a reconnu quelqu'un dont il a envie d'exposer la maîtrise narrative; comme il l'avait fait avec Chuck Palaniuck pour Fight Club. Et c'est encore un choix judicieux,une réussite totale.
En ce qui concerne la mise en scène, David Fincher a montré le quotidien qui se dissout inexorablement dans le figé de la disparition.Entre les enquêteurs qui essayent de garder leur objectivité, la presse qui se déchaîne pour vendre du papier,les proches qui trinquent, les deux personnages principaux,Nick et Amy, vont perdre de leur assises et affiner leurs communications respectives. Une façon de danser sous la pluie mais pour des raisons différentes.Ce chassé-croisé ambivalent terrifie,désarçonne mais fait aussi sourire par moments. En régulant ces pastilles émotionnelles juste comme il faut, David Fincher arrive à maintenir l'intérêt du spectateur du début jusqu'à la fin de Gone Girl.
Niveau interprétation, je trouve que la prestation de Rosamund Pike est renversante. Interpréter le personnage le plus duel de l'histoire a du lui demander un investissement incroyable. J'ai bien aimé aussi le personnage de la soeur de Nick qui arrive à supporter son frère à n'importe quel prix dans sa tempête privée harassante. Dans cette histoire, les personnages masculins sont aussi autant des jouets que des victimes.Nous noterons aussi que Fincher montre à merveille la faiblesse masculine subrepticement dans la scène ou Nick fait venir sa maîtresse chez lui pour lui faire l'amour.
En substance, David Fincher a réussi un film incroyable ancré dans le quotidien. Même si son contexte est trés américain, l'universalité des sentiments humains distillée dans Gone Girl prévaut. C'est un film qui vous fera réfléchir et vous poursuivra après la projection. Un des films de l'année pour sûr.
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Specliseur
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le 12 oct. 2014

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