Apparences plus que trompeuses

Se replonger dans un David Fincher reste toujours agréable en soi, tant le cinéaste jouit d'une réputation qui est loin d'être usurpée. Par contre, il est quand même assez étonnant de constater que son dernier film qu'est Gone Girl date déjà de 2014 et que cela fait donc quatre longues années que le cinéaste ne nous a plus offert quelque chose sur grand écran.

Comme il faudra logiquement attendre 2020 pour le revoir au cinéma, on se contente avec ce qu'on a. Et ce Gone Girl, c'est quand même un sacré film ! On retrouve pour le coup Ben Affleck dans le rôle-titre d'un mari qui va sombrer petit à petit en enfer suite à une sacrée manipulation de la part de sa tendre femme, jouée par Rosamund Pike. Si le premier est correct dans son rôle, il faut bien reconnaître que Pike semble littéralement habitée par le rôle de cette femme, qui telle une mante religieuse croque les mâles autour d'elles. D'ailleurs le casting féminin tient pour moi la tête du panier avec notamment une Carrie Coon excellente dans son second rôle.

Véritable film dénonçant les faux-semblants de la société américaine (mariage parfait, famille parfaite, boulot parfait,...) tout en évoquant une Amérique qui est en recherche constante de personnes, objets que l'on idéalise ou que l'on déteste selon les cas. L'hypocrisie de la presse est notamment évoquée à travers la journaliste qui n'hésite pas à parler de l'homme comme incestueux envers sa jumelle avant évidemment d'aller l'interviewer et de lui offrir un petit cadeau un peu plus tard.

Fincher construit son film parfaitement, dans une réalisation extrêmement soignée et qui manque finalement son coup pour pas grand chose. Le scénario va peut-être un rien dans l'exagération et tend à s'étirer un peu inutilement sur la fin. Fincher sent qu'il tient quelque chose de bon et use jusqu'au bout son filon.

Mais Gone Girl reste un excellent film du genre, aussi profond que bien foutu. Bon, David, tu nous reviens vraiment qu'en 2020 ?