Personne auparavant n'avait abordé la chute du mur de Berlin sous cet angle. C'est le film qui manquait. Un film témoignage, éloigné du battage sur l'éclatement de "la grosse bulle". Nous assistons intimement aux errances d'une petite bulle qui a subsisté à la grande marée. Une petite bulle préservée par un fils, par amour pour sa mère.
La musique de Yann Tiersen (Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain) donne le même ton au film que celui de Jeunet. Un ton qui se veut empreint d'humour, de tendresse, et d'émotion, avec quelques touches d'ironie. Mais là s'arrête la comparaison entre les deux films. Good Bye Lenin ! n'est pas un conte moderne.
Si on peut reprocher au Fabuleux Destin d'Amélie Poulain de donner une image carte postale sépia et irréaliste des faubourgs de Paris, Becker dépeint cette période de l'histoire allemande avec beaucoup de réalisme, quoi qu'un peu lissée pour ne pas bousculer je pense certaines susceptibilités.
Politiquement correct, le film ne prend pas partie, et paradoxalement, c'est ce qui lui donne une part de sa force.
Le côté intimiste nous plonge dans la vie de la famille Kerner, à tel point que nous avons l'impression de faire nous même partie de cette famille, en partageant leurs peines et leurs joies.
Le jeu des acteurs est précis, vrai, et touchant. Un grand film à mon sens.