Good Bye, Lenin ! par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Monsieur et madame Kerner vivent avec leurs deux enfants à Berlin Est. Pendant l'été 1978 le père s'exile à l'ouest alors que son épouse Christiane reste seule avec ses enfants et milite dans le domaine social par le biais d'une association à obédience communiste. Fervente militante, Christiane va assister au 40 ème anniversaire de la RDA. Sur le chemin, elle est témoin d'une manifestation au cours de laquelle Alex, son fils, est pris par la police et arrêté. Christiane est alors atteinte brusquement d'une syncope et tombe dans le coma. Elle est alors admise en réanimation à l'hôpital. Pendant cette période le Mur de Berlin tombe et les enfants de Christiane commencent à vivre à la mode occidentale. Quelques mois plus tard leur mère se réveille et le médecin déconseille les chocs violents sous peine de rechute. Son entourage va donc essayer par tous les moyens de lui cacher les changements politiques fondamentaux depuis la chute du Mur.


Cet excellent film émouvant au possible, parfois drôle réalisé par Wolfgang Becker à plusieurs pôles d'intérêt. Il nous montre les scènes simples de la vie quotidienne au temps de l'hégémonie de l'Allemagne de l'Est, état policier par excellence où le militantisme et la discipline du parti sont les maîtres mots de cette nation. Ensuite, l'œuvre nous fait entrer dans la vie occidentale où l'on perçoit le soulagement et le bonheur d'une grande partie de la population, même si tout n'est pas si simple Malgré tout, les jeunes et les moins jeunes ont enfin un espoir de société de liberté. Seuls quelques anciens restent quelque peu nostalgiques d'une période révolue. L'un des grands moments de ce film est le déplacement de la monumentale statue de Lénine. Ce fait provoque un choc considérable sur Christine qui est le type même de la militante pure et dure mais manipulée, défendant une cause qu'elle croit tout à fait juste. Pourtant bien souvent les idées sincères ou non et la politique ne faisant pas très bon ménage et c'est ici le cas.


L'intrigue par elle-même est souvent cocasse, puisqu'il s'agit de trouver toutes sortes de stratagèmes afin que Christiane puisse vivre en douceur les profonds changements: journaux télévisés à la gloire de la R.D.A. montés de toutes pièces par le fils et son copain, recherches d'anciennes marques de produits alimentaires et bien d'autres choses encore... Ce film est interprété avec beaucoup de brio notamment par Daniel Brûhl, dans le rôle du fils et Katrin Sass, la mère qui forment un duo émouvant, plein de tendresse et de complicité. La musique de Yann Tiersen rappelle bien un peu celle d'Amélie Poulain mais elle est bien dans le ton de l'intrigue.


Ce film est beau, sincère et ingénieux. Il nous dévoile de nombreux symboles de la vie quotidienne en R.D.A. Ceux-ci sont accompagnés de dialogues très révélateurs sur la situation des Allemands de l'Est dans ces moments de changement radical. C'est le genre de réalisation qu'il est absolument utile de voir et de méditer.

Créée

le 4 mai 2014

Modifiée

le 2 mai 2014

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