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Depuis des containers entreposés sur une base au centre des Etats Unis, des pilotes font la guerre en dirigeant des drones aux quatre coins de la planète (j'aime bien aussi "les quatre coins de l'hexagone" ou du "pentagone"...). L'équipe que nous suivons intervient en Afghanistan.
En suivant notre héros, on pense très vite à ces nazis, exécutants soldats ou bureaucrates, besogneux et consciencieux qui se défendaient en invoquant les ordres reçus et à qui les tribunaux opposaient un devoir de désobéissance. Le sujet abordé est vertigineux. (Mais rassurez-vous, il n'y a de criminels de guerre que chez les perdants).
Malheureusement, le film devient vite redondant et manichéen. Scènes d'attaques après scènes d'attaques, se dessinent deux types de "joueurs": les bons qui se posent des questions sur la légitimité de leurs actes, et les mauvais qui pensent agir pour le bien, du moment que c'est pour leur pays. Mais en tant que spectateur, on peut se demander si ceux qui sont conscients de ce qu'ils font ne sont pas plus coupables de continuer que ceux qui croient bien faire.
Très vite le film se dilue dans des thèmes secondaires, comme les scrupules de notre héros dont on va découvrir qu'il trouve immoral de faire la guerre sans s'engager personnellement et risquer sa vie au combat...L'esprit sportif, quoi. On se perd aussi dans les conséquences sur sa vie privée (n'épousez jamais une américaine).
Et comme il faut un "happy end", le héros obtient sa rédemption, ou au moins sa liberté d'esprit par un acte bien léger en regard de tout ce qu'il a fait jusque là, du moins dans l'intention du réalisateur. Mais nous spectateurs français sommes en droit de nous demander si ce héros qui exerce sa justice depuis le ciel dans un pays lointain ne se prend pas pour Dieu, et à travers ce héros, n'est-ce pas le réalisateur et tout le peuple américain qui se croient investis d'une mission divine?
Un film qui démarre avec de grandes ambitions, mais n'ose pas les réaliser et se disperse dans des thèmes dilatoires, jusqu'à contredire l'idée de départ. Dommage! Il reste une image inédite de la vision de la guerre moderne que mènent les Etats Unis aujourd'hui.
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Créée
le 3 mai 2016
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