En faisant des recherches sur les radio pirates, j'avais entendu parlé de ces radios, tels radio Caroline, qui diffusait de la musique depuis des bateaux en flottant dans les eaux internationales. (Au passage, je ne connais pas le lien qui relie la Radio Caroline anglaise (qui a eu une autorisation d'émettre en 2010) et la station rennaise Radio Caroline, qui diffuse de la Pop très mainstream depuis "au moins" 2005.) Et j'ai appris qu'un film anglais avait été tiré de cette histoire de malade.
Et au final, même si certaines anecdotes sont vraies (notamment le fait que l'état anglais a cherché à les faire couler économiquement ou les a rendu illégal, y compris dans les eaux internationales) le film prend des grosses libertés avec la réalité : Ainsi, le rock était totalement autorisé sur les antennes de la BBC (c'est même là que les Beatles diffusaient leur plus gros concerts) et aucun bateau n'a vraiment coulé de cette façon.
A vrai dire, c'est surtout un film sur des mecs qui animent des émissions de radio sur un bateau, avec le cursus sur "du sexe avec des groupies" poussé à fond, ce qui donne lieu parfois à des gags un peu lamentable à base de couchailleries pas très inspiré et vaguement mysogine.
Le film est un immense hommage aux "radios rock" et chaque animateur correspond à un archétype de ce genre de DJ : la vedette, la célébrité venue des USA, le fan de musique dans la lune qui diffuse des trucs perchés dans la nuit, celui qui fait des sous-entendus sexuels, etc... Au milieu de ça, navigue le protagoniste de Carl, jeune garçon plongé dans ce milieu est le point d'accroche du film.
C'est un truc qui m'a un peu perturbé rétrospectivement. Dans les années 60 les DJ qui bossaient sur Radio Caroline étaient des garçons assez jeune, la vingtaine (ils étaient super mal payé et avaient le mal de mer, chose que le film ne précise pas.) Or, ici, on a l'impression qu'il s'agit de vieux briscards ayant la quarantaine voire la cinquantaine et qui ont passés du rock toute leur vie... ce qui est un peu bizarre pour un mouvement ayant explosé dix ans à peine avant le début du film.
On a l'impression que Richard Curtis a volontairement laissé tombé cette réalité dans le but de faire jouer un casting de vétéran du cinéma : Philip Seylor Hoffman, Nick Frost, Bill Nighy... il y a même Rhys Darby (le manager des Flight of the Conchords) dans son rôle habituel de maladroit un peu couillon. Le seul bémol serait peut-être les jeunes Tom Sturridge et Tom Wisdom qui se ressemblent presque, ce qui a provoqué mon incompréhension sur certaines scènes, ayant pris l'un pour l'autre.
Le film offre une superbe B.O. piochant parmi le meilleur du rock et de la pop britannique des années 60. Ce qui, complet à de nombreux plans de gens en train d'écouter de la radio et de danser un peu partout, offre un film qui file la patate.