to flog a dead horse...continuer à fouetter un cheval alors qu'il est mort...comme tenter de maintenir les apparences d'un couple, sans amour?
J'ai pas voulu encore louer le récent 'Living' avec aussi Bill Nighy car je le soupçonnais et craignais d'être trop triste.
Puis je tombais sur ce 'Goodbye' dont la mer et la jolie maison me semblaient de meilleures augures...
...à grand tort, car il se révèle un des films les plus tristes que j'ai vus récemment avec une scène de violences conjugales quasi dés le début, pourtant en milieux universitaire et éduqué.
***********************************************************************************************
Ce film aura aussi eu le mérite (pour moi) de me rappeler une conversation d'il y a des années (autour de cidres et gin tonic). Où une amie divorcée se rappelait soudain et me racontait, quand elle a annoncé à ses enfants autour de la table qu'elle et leur père se séparaient. Elle se rappelait du "pauvre James, silencieux, de grosses larmes coulaient dans sa purée".
Ce pauvre James mesure désormais presque 2 mètres, ressemble à Kirk Douglas, attend un troisième enfant, est marié depuis plus de 10 ans et vient de fêter les 3 ans d'une petite Ella, un ange sur terre.
Il me confirme que des parents font parfois bien de divorcer plutôt que de rester ensemble "pour les enfants"(sic)... à continuer à se haïr et se battre de façon sourde...leur duo devenant alors de la vraie kryptonite, pourrissant l'âme des enfants pas encore échappés du ring de boxe virtuel. Un couple sans amour mais en contrat est un vrai marais délétère gluant, irradiant et provoquant cancers... un couple zombie sans amour pue la mort. C'est surtout un mauvais exemple.
Mike Horn me rappelait que la vie pourraient n'avoir que 30 000 jours (et encore pour ceux qui atteignent 82 ans...), 30 000 dont des centaines à chercher à faire l'amour: alors pourquoi se créer plus d'emmerdes que ceux déjà inévitables qui vont arriver?
***************************************************************************************************
Josh O'Connor, joue ici le fils chouïneur, qui doit bien embêter ses amis au travail car il déprime et les saoule au sujet de sa môman triste car pôpa est parti: Jess et Dave, ses amis, joués par Aiysha Hart et Ryan McKen, ont des trésors de patience. Bref, des amis.
Fils chouïneur auprès de ses amis, mais aussi et surtout Casque bleu entre deux malheureux. Quel poids ces deux enculés font peser sur ce jeune adulte!
Joseph Losey faisait en 1971 un beau film sur un intermédiaire, Messager entre deux amoureux;
ici, ce William Nicholson fait un film sur un intermédiaire entre deux ex-amoureux...un médiateur improvisé, un conciliateur débutant.
Ils ne sont pas encore mourants ou handicapés physiques, qu'ils ont déjà transformé leur fils en Aidant! Pourtant ils sont universitaires cultivés, et ils torturent quand même leur enfant comme des incestueux consanguins le feraient...
*************************************************************************************************
Je parle que du fils mais le film est surtout sur la personne du couple qui est quittée. La femme, la mère.
Bluffante Annette Bening que j'ai oubliée quasi tout le film et qui avait joué dans 'Tout va bien: les enfants vont bien'...
Elle est aveugle, sourde, violente, passionné de poèmes...
... elle sait lire mais apparemment pas écouter? Mais il n'y avait peut-être rien à écouter...
...comment écouter un autiste sentimental qui vous parle pas...
...et donne pas des signes avant-coureurs. Bill Nighy, la classe faite-homme même si le Philippe Croizon des doigts.
*************************************************************************************************
Un film passionnant que j'ai quand même pas vu en une fois mais que je note quand même.
Il est intense.
Pas drôle.
Fait entrer dans la douleur et souffrance de l'amoureuse sincère, éconduite.
Je ne veux pas être condescendant mais je les plains plutôt.
***********************************************************************************************
Je ne spoile pas, mais la scène de pseudo équation mathématique de la maîtresse, impressionne sur le coup, mais elle ne tient pas le coup plus tard quand j'y repense...mais je ne vais pas développer (je suis assez chiant).
Dans son équation, elle n'a que trois inconnues! Elle, le mari et la femme. "Trois malheureux qui ne deviennent plus qu'un"...Elle aussi oublie , les protons et autres quarks autour du couple mono-nucléaire. Le jeune homme qui sert désormais de secouriste. (ah ben, tiens, je l'ai finalement un peu spoilée sa formulation 'quantique' de la maitresse, Sally Rogers, habilement choisie car soeur possible d'Annette Bening et pas bimbo de 30 de moins comme on a trop tendance à caricaturer les hommes...)
************************************************************************************************
Reste que la lueur-au-bout-de-ce-(long)tunnel, la bouée-envoyée-d'un-bateau, (et autres clichés pour elle)...
se révèle l'art, une passion...la raison d'être sur SC?...
...ici, ce sont ses poèmes qu'elle archive...
...et que son fils va mettre en app roue de secours.
Si votre vie tombe en panne, vous pouvez rencontrer quelqu'un qui a connu ça et mis en mots ses maux...par des poèmes qu'elle liste dans un site "Quelqu'un a déjà traversé ça".
**********************************************************************************************
Infos ajoutées plus tard: le poème qu'elle et son fils citent...celui que l'ont voit en gros plan à l'écran sur le site internet...au moment où on comprend qu'il y a de l'espoir et que c'est une combattante qui verra peut-être l'autre côté de la montagne qu'elle gravit...est d'un "Arthur Hugh Clough", titré "Say Not the Struggle Naught Availeth"(Ne dites pas que la lutte était vaine"...).