Chroniques de la bonne société anglaise
Une parfaite évocation de la société anglaise des années trente avec les aristocrates d'un coté et les serviteurs de l'autre. Un monde fascinant fait d'hypocrisie, de mensonge et d'apparence. Alors que le service est toujours impeccable et que chacun semble à sa place, on s'aperçoit vite que l'envers du décor est autrement plus sombre. L'argent, le pouvoir et le sexe règne en maître dans cette luxueuse demeure ou cohabite deux couches de populations qui s'épient et se dénigrent. En cela, le film est génial ! On pose son œil sur le trou de serrure et on mate.
Arrive enfin un évènement anodin mais prometteur. Un couteau disparaît. On pense alors à Agatha Christie et on se dit qu'on entre enfin dans le vif du sujet. En effet ! Le maitre de maison est assassiné et l'on s'attend alors voir débarquer Hercule Poirot comme dans les meilleurs whodunits d'Agatha Christie. Mais non ! C'est à peine si cet évènement bouleversera les habitudes et quand arrive un inspecteur totalement stupide, on comprend enfin que ce crime n'est qu'une nouvelle démonstration de la noirceur de cette société. Frappant de voir que personne n'est touché par cette mort. Certains pensent même que justice est faite et la vie reprend son cours « paisible ». Pourtant derrière certaines portes se cachent beaucoup de souffrances cachées. Très fort !
La mise en scène fait souvent pensée à la Règle du Jeu de Renoir mais le film est beaucoup plus sombre. C'est aussi très long. Peut-être un peu trop et l'intrigue principale arrive bien tardivement. C'est le seul reproche que je ferais à cet excellent spectacle.