Je découvre Ozu avec ce film, pas son plus connu ni son plus aimé mais en tout cas la qualité était au rendez-vous, j'ai vraiment apprécié ce film. Visuellement parlant c'est très sobre mais en même temps pertinent, d'ailleurs Ozu gère mieux le plan fixe grâce à une maîtrise de l'espace de très bonne facture que le mouvement qui fait preuve de petites maladresses (mais rien de catastrophique pour autant, juste un peu aspect un peu trop mécanique qui se ressent). La mise en scène dans sa globalité est vraiment bonne, certains plans sont intelligemment pensés. Et Gosses de Tokyo c'est également un regard tendre sur l'enfance et amer sur la société. La bande de gosses ressemble à une véritable mafia où règne une situation de dominant-dominés, comme le décrivait si bien Bourdieu. L'incompréhension des enfants face aux inégalités du monde des adultes a quelque chose de touchant, la scène où les gamins reprochent à leur père de ne pas être un homme important est plutôt cruelle. Les enfants sont plutôt bons même si les scènes de pleurs sont surjouées à mort, globalement l'interprétation convainc quand même. J'ai bien aimé ce film car il apporte un avis social engagé sans que ce soit lourd, Ozu mêle tendresse, humour et sérieux avec réussite, le mix est plutôt savoureux. Ozu signe un film teinté de réalisme, avec un propos intéressant et une mise en scène habile, les quelques défauts qui subsistent ne gâchent pas tellement le plaisir du visionnage, en tout cas je découvrirais ses oeuvres majeures avec plaisir
Moorhuhn
7

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le 22 mai 2012

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