Référence à la célèbre nuit d'histoires d'horreur entre les époux Byron et Shelley le 16 juin 1816.
C'était la célèbre nuit où Mary Shelley créa Frankenstein. Sauf que ce film imagine plutôt qu'elles auraient pû être les relations entre les Shelley, le docteur John Polidori (auteur de la nouvelle Le Vampire) et le sulfureux Lord Byron et sa compagne Claire Clairmont.
Ça semble mal parti au départ : le tout paraît d'abord être un téléfilm avec une musique inutilement épique puis absente à des moments inadaptés. Et les références à l’œuvre de Shelley sont plus anecdotiques ou métaphoriques, le film se concentrant d’abord sur un Lord Byron vampirique, une Clairmont hystérique, un Percy Shelley en crise d'angoisse, et un Polidori frustré et suicidaire.
Mary Shelley passe d'abord de côté et pour frigide. Les crises des hôtes semblant résulter d'une séance de spiritisme mêlé à la volonté de créer une histoire d'horreur basée sur les cauchemars et les peurs personnelles.
Gothic devient alors moins grand spectacle de fous et d'horreur inexpliquée, exemple : Percy se fout à poil sur le toit en criant :
La foudre est la source principale de la vie
Gothic devient alors plus épouvante psychologique et onirique.
On passe aussi d'un bête étalage de scènes et de contes effrayants sans lien, à une interconnexion de peurs et d'imageries glauques gagnant du sens : elles renvoient (enfin) aux frayeurs et destins tragiques des époux Shelley, ainsi qu'à la mort de leur premier enfant.
Mary voit dans ces séances de spiritisme et ces envies de contes macabres des créations dangereuses, des enfants terribles nés d'introspection déprimantes et capables de détruire leurs créateurs.
C'est cette vision qui est démontré avec les cauchemars éveillés, dont celui de Mary, qui a perdu son enfant et craint de perdre son pauvre Percy. Mary est donc à la créatrice de Frankenstein ET le docteur Frankenstein elle-même, à la différence qu'elle a écrit son livre par avertissement et craint au final plutôt de voir le fruit de ses entrailles et son amour périr...