There's whiskey in the jar !
Comme le dit si bien Pravda dans son excellente critique, ce film constitue une très bonne surprise (et je remercie ladite Pravda de m'avoir signalé l'existence de cette œuvre).
A priori, rien que du très banal : une bestiole extraterrestre et néanmoins toute moche s'écrase sur notre monde. Elle commence à décimer la population piscicole environnante. Bien entendu, le spectateur ne la voit pas pendant une bonne moitié du film, la star étant cachée hors du cadre ou la scène nous étant montrée par une intrépide caméra subjective. Car, ne nous y trompons pas, la bêbête est, évidemment, la star du film.
Là, je sais déjà qu'une bonne partie des lecteurs de cette critique ont abandonné l'idée de voir le film : un film d'horreur où on voit des pêcheurs à l'improbable accent teinté de Guiness réduits à l'état de charpie sanguinolente, ce n'est pas leur domaine. Et c'est là qu'est la surprise.
Grabbers est un film très drôle ! Essentiellement par ses personnages, mais aussi des dialogues ciselés avec des répliques qui font mouche, le film fait franchement rire. Car, au-delà de la bestiole, on a le portrait d'une communauté bien renfermée sur elle-même, les pêcheurs d'une petite île au large de l’Irlande. On a les accents, les traditions locales et les incontournables personnages du cru : le médecin, le curé, les policiers et surtout... le patron du bistrot !
Gros éclat de rire aussi quand on apprend quelle est la méthode pour éliminer la bestiole...
Même les morts ont un aspect comique : voir ce plan sur les chaussons roses à froufrous laissés derrière elle par une des victimes.
En bref, on a une galerie de personnages hauts en couleurs (et fortement imbibés).
La fin du film se prend un peu trop au sérieux et oublie un peu les bénéfices de l'humour, mais c'est presque un détail. En général, c'est un très bon divertissement, bien interprété et aux bons trucages (j'aime beaucoup la façon qu'a la bestiole pour se déplacer).