Grâce à Dieu est un très beau film, percutant, dur et poignant, et ne se laisse jamais tomber dans le piège du pathos. Nous suivons pendant 2h la naissance de la libération de la parole. Une parole souvent condamnée par la peur du regard des autres, par la souffrance des actes subis et par l’envie d’effacer cette horrible période de sa mémoire.
On retrouve le génie d’Ozon, délaissé avec le nanardesque Amant Double. Il expose l’histoire, la détaille, analyse chaque élément, sans que cela devienne brouillon. Le long-métrage est séparé en trois parties via les histoires des trois personnages principaux interprétés brillamment par Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud. C’est clair, le spectateur ne se perd pas, et le réal porte un regard différent pour chaque protagoniste.
J’espère sincèrement que ce film fera bouger les choses. Que l’église ou que d’autres institutions religieuses ne soient plus intouchables. Qu’elles reconnaissent enfin leur silence et ne cachent plus des prédateurs sexuels. De plus, que les actes soient sévèrement punis.
Enfin, j’espère aussi, via ce film, que les personnes qui ont été victimes de violences similaires n’aient plus peur de parler
Grâce à Dieu est un film essentiel et qui mérite d’être couvert de succès.