Je ne suis pas un fan inconditionnel du travail de François Ozon, mais je dois dire qu'il a su mener ce sujet difficile et d'actualité avec nuance et toutefois avec conviction. Tout y apparaît. La douleur et le traumatisme à divers degrés des victimes présumées, le repentir réel ou de circonstance de ceux qui savaient, mais n'ont rien dit ou ont laissé faire. J'ai été particulièrement marqué, outre l'exceptionnelle performance de Swann Arlaud qui est incroyable encore une fois, par celle, plus improbable, de Bernard Verley qui interprète le père Preynat. Rôle difficile, ingrat, et qui est joué à la fois avec vérité, mais aussi avec nuance par cet acteur trop souvent cantonné aux rôles de compléments ou aux téléfilms.
L'histoire est bien menée, sans pathos, et donne fait et cause pour l'association la Parole Libérée, sans toutefois accabler plus que nécessaire l'Eglise, enlisée dans cette affaire qui la dépasse. Un film à noter et qui restera comme un témoignage, et qui sait, pourra ouvrir d'autres paroles.