Grace Is Gone par Brice B
La bande-annonce était chargée de promesses comme une jeune mariée à l'approche de sa nuit de noce, et laissait l'espoir d'un film larmoyant au possible, emprunt de beaux sentiments et d'un deuil difficile. Et pourtant, il manque à ce film une qualité essentielle, un peu comme si la mariée n'était pas vierge, qui suffirait à nous faire regretter tout élan et excitation vaine...
Déjà, il y a John Cusack. En prof de sport un peu paumé qui crapahute dans la montage avec sa fille (Le Contrat, 2007), passe encore. En époux middle class perdu face à l'annonce du décès de sa femme en Irak, et qui ne sait pas comment aborder le sujet avec ses filles, on est beaucoup plus dubitatif sur le choix du producteur de confier le rôle à Cusack. L'ambiance globale du film est asphyxiante, on étouffe dans cette voiture, dans ces longues scènes qui ne riment pas à grand chose, qui ne développent pas la psychologie et les sentiments des personnages. On voudrait être ému de ce père qui, face à cette annonce que personne ne devrait avoir à faire, "maman est morte", perd un peu les pédales... et emmène ses filles dans un parc d'attraction ("wow !"). Mais non.
La prise de vue est souvent particulière, les dialogues sont mous, le scénario manque de vigueur, de force et d'émotion. On dirait presque "Les Berkman se séparent", c'est dire ! Quel gâchis, donc, d'avoir un si bon potentiel scénaristique et un si mauvais résultat au final. Le film s'en tire sans grande gloire avec une fin prévisible et baclée. Vous l'aurez compris, Grace is gone et nous, ce n'est pas un mariage heureux. Je demande le divorce !