Ma vie avec Clint
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le 14 oct. 2016
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L’ami Clint Eastwood ne l’a jamais caché (il aime même le rappeler), c’est un patriote dans l’âme. Un gars fier de son merveilleux pays, qui dresse fièrement le drapeau américain dans son jardin, bref, un homme, un vrai.
Comme je l’ai dit, il nous le rappel constamment, c’est un patriote. Et c’est assez amusant de voir qu’il a tissé, au fil de sa carrière de réalisateur, un portrait de lui assez maladroit du patriote qu’il est. C’est particulièrement en comparant American Sniper (ma foie, sympathique quoiqu’assez linéaire), et ce qu’on apparente très souvent comme son chef d’œuvre ultime, Gran Torino. Tandis qu’American Sniper montrait les gentils ricains aller taper du méchant terroriste (donnant une image assez extrémiste des USA), dans Gran Torino, qui a mon sens, est bien meilleur, il nous montre une Amérique où l’accueil n’est pas particulièrement au rendez-vous, mais qui va découvrir au fil du temps, qu’aucun peuple ne domine un autre. Bref un message pacifique comme on les aime.
C’est ainsi que Eastwood créer (et incarne) Walter Kowalsky, un vétéran de la guerre, veuf et retraité de chez Ford, dégoûté du monde qui l’entoure, que ce soit avec les jeunes, sa famille et ses voisins Hmong qu’il critique, simplement car ils sont différents. Et comme c’est un vieux, « il est trop tard pour changer » diront certains. Voilà donc un personnage aux facettes bien développées qui livre bien plus qu’un simple message de réconciliation. Walt voit tout d’un mauvais œil, et en particulier la modernité. Cette jeunesse qui s’enfonce dans la violence et l’hypocrisie au point de jouer sur son téléphone lors d’un enterrement (des têtes à claques en somme). Ces étrangers qui viennent souiller le sol américain (et sa pelouse) en « imposant » leurs traditions. Mais plus on avance dans le film, plus on se rend compte que la véritable personne à condamner, c’est celui qui reste centré sur ses idées. Comme certains le disent « seuls les cons ne changent pas d’avis ». En voilà donc une réflexion intéressante, doit-on se fixer sur d’anciens modes de vies, où s’ouvrir à certains peuples au risque de créer des tensions. Car cette tension ne se créer pas entre les peuples, mais dans ces peuples. Ce ne sont pas les méchants étrangers qui viennent défier les gentils ricains qui sortiront vainqueur de cette bataille, mais ce sont les méchants parmi les étrangers qui viennent donner une mauvaise image de leur peuple à un autre. Un amalgame aux conséquences dramatiques, mais qui heureusement, fini en message de paix dans ce film.
C’est donc là où le film réussi le mieux, en nous disant de ne pas s’arrêter sur nos principes. D’arrêter de cracher sur tous ce qui est étrangers (rhaaa, les voitures japonaises), et faire le premier pas pour partager. Ajoutez à cela une dose d’émotion, et une intrigue au suspens redoutable qui trouvera dans sa conclusion, non seulement un message encore d’actualité, mais également une intensité dramatique comme on n’en voit rarement devant un film. Le film a des passages forts, qui même après un second visionnage, font hérisser les poils tant l’émotion est à son apogée. Et ce, sans musique épique, sans scènes d’actions, juste avec un homme qui comprend ses erreurs, et qui est bien décidé à les réparer. Et malgré ses quelques passages qui ne cherchent qu’à accentuer l’aspect viril du citoyen américain (où les mecs s’envoient des insultes à chaque phrase et qui se plaignent d’un mal au derrière à cause du boulot), Gran Torino nous montre un beau portrait du vieil homme qui va passer le flambeau à une nouvelle génération, qui sera différente. Ainsi, brillamment, représentée par cette scène finale avec la Gran Torino, mettant un point final à l’odyssée de Walter Kowalsky.
On peut reprocher au film d’être trop stéréotypé (comme à chaque fois où Eastwood réalise), mais on ne peut pas non plus nier ses nombreuses qualités de narrations qui permettent d’amener son message là où il veut et avec quelle émotion. Car s’il y a bien une qualité à retenir de Gran Torino (hormis le message de paix), c’est son émotion palpable. Et pour un film sans explosion, sans effets spéciaux, presque sans musique, ça mérite le respect. Eastwood l’a prouvé, il est non seulement un acteur de légende, mais également un metteur en scène de génie. Et c’est ce film, qui le démontre le mieux.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes La collec de films de James Betaman, A la fin, le héros MEURT!!!, A la limite du dix, Les meilleurs vigilante movies et J'adore ce personnage, c'est vraiment un connard!
Créée
le 23 oct. 2016
Critique lue 329 fois
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