Ma vie avec Clint
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le 14 oct. 2016
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Ayant été récompensé par un grand nombre de prix cinématographiques, Gran Torino est une production prouvant, malgré ses 78 balais, que Clint Eastwood est un maître absolu et une pièce inestimable du cinéma américain. Inspiré d’une histoire vraie, ce long-métrage dévoile une facette intrigante d’un ancien vétéran de la guerre de Corée, devenu un retraité raciste, grincheux et pas très fréquentable, bien pépère dans sa grande demeure, dans un quartier pullulant de gang et d’habitants d’origine Hmong. Quatre années séparent entre cette production du film Million Dollar Baby, dernier film où Clint campait un personnage. Et malgré cette longue durée, Clint Eastwood n’a vraiment rien perdu de son charme viril et de son image autoritaire. Ce qui fait une des forces de cette œuvre touchante est bien évidemment l’interprétation de ce magistral acteur dans la peau de son protagoniste, toujours d’une présence magique, d’une bonté radicale et d’une aisance prouvée.
Il tire des tronches indésirables, il ne se laisse pas faire, il exprime des sentiments très lisibles, à croire qu’il est même en train de camper le fameux flic Harry Callahan à la retraite. D’ailleurs, Clint Eastwood a eu le droit à des rumeurs à ce sujet et il a clairement exprimé qu’il était bien trop vieux pour camper un de ses personnages qui l’a rendu célèbre. L’autre force vient toujours de Clint Eastwood mais en tant que réalisateur. J’ai toujours apprécié comment il monte ses histoires et comment il présente ses personnages. Il prend son temps, il ne bourre pas son film de détails scénaristiques inutiles et il va droit à l'essentiel. Pour ce long-métrage, on est toujours dans ce cas-là. Il développe une relation à l’image inversée de celle qu’on peut ressentir au début du long-métrage, une relation pratiquement impensable mais émouvante entre un vieux retraité et un jeune Asiatique innocent. Plus on avance dans la production, plus on est saisi par le scénario solidement et adroitement bien structuré.
Le réalisateur a bien retranscrit l’univers des gangs, leur violence et leur influence sur leur entourage à l'époque à l'époque où se déroule le film, on voit bien que ce n’est pas un quartier tranquille et reposant. Le film compte pas mal de scènes qui nous touchent beaucoup, que ce soit des situations violentes comme les agressions ou des situations plus comiques comme la scène du coiffeur, alimentée par une conversation riche en mots grossiers d’anciens vétérans. Comme toujours, à chaque production prise en main par Clint, la mise en scène est toujours aussi bien soignée, elle démontre que le cinéaste est un vrai expert dans les films de genre dramatique, avec une fin totalement inattendue. Presque un chef-d’œuvre, truffé de références de la guerre du Viêtnam bien trouvées et de répliques très habiles et ricaines. 9/10
Mon frère, c'est quoi ce ramassis de conneries ? Tu te prends pour un superblack ? Ces gars-là, ils veulent pas être tes frères et je comprends pourquoi ! Alors, maintenant, vire ton sale cul d'irlandais.
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le 14 oct. 2018
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