Dans l'espace, tout le monde vous entendra aimer.

Il est des films qui divertissent, des films qui enrichissent. Et il est des films qui sont importants, qui font avancer le medium cinema vers des contrées vertigineuses, qui donnent l’orientation future de ce que sera le cinéma de demain. Il y a Gravity.

Le film d’Alfonso Cuaron fait partie de ces très rares (trop rares) expériences de cinéma qui émerveillent, de par leur aspect jamais-vu. Votre serviteur a vu Gravity avec une attente proprement délirante, mais aussi la crainte d’être déçu, d’avoir placé trop d’espoir dans ce projet. Fort heureusement, le trip hallucinant de Cuaron explose ses promesses, transcende sa condition de simple objet filmique pour devenir une immersion totale dans un espace encore jamais vu, ainsi que dans le futur du cinéma prophétisé par James Cameron sur Avatar, et montre la voie à des nouvelles races de films toujours plus immersifs et passionnants. Seulement, la réussite de Gravity tient tout autant à un travail d’équipe que sur la vision de son auteur. Le cinéma virtuel dont Gravity est une incroyable démonstration prouve qu’il n’est réussite que via le talent de son metteur en scène et la qualité de son scénario.

On entend déjà venir les pinailleurs casse-bonbons venir cracher sur une intrigue simple, au symbolisme parfois il est vrai grossier, mais c’est oublier que les plus grandes histoires sont également simples et directes, mais ont de particulier de toucher au coeur par l’image, de brasser les questionnements humains les plus importants. Et Gravity, par le parcours de son héroine principale, une astronaute endeuillée par la perte de sa fille, qui trouve en l’Espace un lieu d’apaisement et peut-être même d’abandon, touche à la question de la maternité, de la filiation tout en proposant le survival spatial le plus spectaculaire jamais vu sur un écran de cinéma.

C’est tout le talent des plus grands génies que de mêler avec une habileté qui touche au sublime le spectaculaire et l’intime. Chaque scène, chaque plan du film, avec une maestria visuelle qui imprime la rétine des jours durant, n’est pensé que pour faire avancer le cheminement intérieur de Ryan, personnage interprété par une Sandra Bullock au summum de son art. La caméra virevolte dans l’Espace, alterne plans larges et plans subjectifs mais cet appareil libéré ne va pas où il veut. La caméra se déplace là où elle doit être, motivée là encore par le parcours du personnage et l’acceptation de la perte de son enfant.


Il serait idiot de parler encore plus d’un film qui plus que jamais doit être expérimenté et ressenti. La seule chose à écrire sur Gravity qui importe un minimum, c’est qu’il est une date importante dans l’histoire du cinéma. Ce moment fascinant, comme le passage du noir et blanc à la couleur, où l’introduction du Cinemascope, où le cinéma entraine une mue, et libère la créativité des auteurs les plus visionnaires. Gravity met en orbite des semaines durant. Ne ratez pas ce qui semble d’ors et déjà le film de l’année.
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le 27 oct. 2013

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