Alors c'est Georges Clooney et Sandra Bullock, y sont dans l'espace et...
C'est chiant, c'est vraiment putain de chiant. Je crevais d'envie d'aimer ce film. Vraiment. Mais là c'est pas possible.
Techniquement déjà, puisque c'est ce dont tout le monde parle, je n'ai pas été plus impressionné que ça. ( PS : je précise que je suis un de ces handicapés de la 3D, dû à un souci physiologique de vision binoculaire ou je-ne-sais-quoi, et j'ai tout à fait conscience que cela peut influer négativement sur mon immersion)
Ouais c'est du gros matos d'effets spéciaux, mais pas plus terriblement fascinant que tout les derniers films qu'on a fait dans l'espace, et pour rendre la technique impressionnante il faut, je crois, un putain de style derrière. Et ça manque.
Si l'on fait un film dans l'espace, revendiqué comme film d'auteur, et à ce point se référençant à l'Odyssée de l'Espace, on a intérêt à avoir une putain d'intelligence cinématographique, et c'est là que ça foire, parce que c'est un fuckin' blockbuster, où l'on réutilise comme il se doit toutes les formules hollywoodiennes.
Le Prince kamikaze : Georges Clooney déjà. J'ai envie de dire que c'est personnel mais comme je l'ai pas mal entendu d'autres personnes je peux y aller à donf : quelle gueule de con. Insupportable presque tout le temps, avec toutes ces petites ficelles de dialogue grosses comme une station orbitale pour le rendre charmant, et sympathique, et pour nous rendre trèèèèès triiiiiste et trèèèèès admiiiratif quand il décide de se sacrifier (ah oui, y a du spoil au fait ) pour que Sandra Bullock (aussi appelée faible-femme-qui-n'a-rien-à-faire-dans-l'espace-et-qui-ferait-mieux-de-retourner-sur-terre-pour-avoir-des-gosses-et-être-une-infirmière ) réussisse à se sortir de cette panade saine et sauve.
Faible-femme-qui-n'a-rien-à-faire-dans-l'espace-et-qui-ferait-mieux-de-retourner-sur-terre-pour-avoir-des-gosses-et-être-une-infirmière ( et-qui-par-ailleurs-ne-joue-pas-si-mal-c'est-juste-son-personnage-qui-est-mega-relou ) : Sandra Bullock.
fait scénaristique 1 : olala je suis nouvelle ici, mais je suis une femme forte de notre temps, et je n'ai que faire du charme ravageur de vieux-beau-en-scaphandre.
fait scénaristique 2 : olala je panique, en fait je suis pas si forte, je chiale j'ai peur, il faut qu'un homme vienne me sauver
fait scénaristique 3 : ouf l'homme est là, et il me sauve au péril de sa vie, c'est chouette de sa part
fait scénaristique 4 : j'ai eu une vie de de merde, apitoyez-vous sur mon sort d'ex-mère, je suis terriblement faible ; sous ma carapace de frigide, il y a des larmes qui ne demandent qu'à sortir, comme dans tout les drames américains des années 90 et 2000
fait scénaristique 5 : ah bah c'était vraiment au péril de sa vie en fait, vu qu'il s'est sacrifié pour moi en me racontant des petites blagounettes. crotte alors.
fait scénaristique 6 : pendant un moment on a cru que j'aurais pu m'en sortir toute seule (j'ai même fait une grosse référence à 2001 : l'Odyssée de l'espace, un film bien qui permet de te rappeler à quel point celui que tu vois ne l'est pas), malgré quelques dégâts, ça roulait pas mal, j'étais en culotte comme Sigourney Weaver dans Alien (ce qui produit le même effet que la référence à 2001, c'est vraiment pas malin). Et puis je me refout un peu dans la panade.
fait scénaristique 7 : je suis désespérée parce que les réacteurs fonctionne pas, je trouve ça relou et je décide de me tuer en vidant l'oxygène du vaisseau, j'imite même le chien en écoutant une fréquence amateure terrienne (c'est normalement à ce moment là que les spectateurs sains d'esprit sont très très gênés et ont envie de manger leurs lunettes), et puis je pleure et des perles de larmes arrive dans le visage des spectateurs et c'est incroyablement ridicule.
fait scénaristique 8 : ouf la figure virile revient d'entre les morts sous la forme d'une hallucination georges cloonesque (haha) et c'est encore ce Jésus de l'espace qui va me sauver la mise.
fait scenaristique 9 : je nage, et y a un plan-séquence joli sauf à la fin et sur la grenouille qui me suit jusqu'à ce que j’atteigne la rive
fait spectateural : j'aime pas ce film, les dialogues sont pourris, les personnages sont pourris, la musique est pourrie, tout est horriblement convenue.
Quand on réalise un film dans l'espace, et que l'on se réfère directement aux chef-d'oeuvre du passé cités précédemment, on a intérêt à faire pété la créativité. Je comprends tout à fait que l'on désire sortir de la SF, mais le réalisme ne justifie pas le conventionnel. La photographie rattrape parfois le plaisir ressenti par le spectateur, mais jamais l'intelligence du film.
C'est caca.