Sandra Ballotte et Georges Cloue Net
Trop de hype autour de ce film, même mon prof de philo en a parlé. C'est pour dire... Enfin il avait aussi évoqué Eyes Wide Shut avec un gros sourire vicelard en début d'année... Ça ne m'a pas spécialement donné envie de le voir. Mais d'un autre côté on est en 2014 et du coup j'ai encore un sacré train de retard. Sans compter que Children of Men, le précédent film de Cuarón, était plutôt bon, sans être la claque annoncée mais plus qu'honorable, et puis après tout pourquoi pas ?
Au casting on n'a pas grand monde, et que du beau monde. En fait on ne voit que deux personnages :
- Georges Clooney est Matt Kowalski, l’héroïque commandant de navette trop vieux pour ces conneries et dont c'est le der des ders, c'est juré
- Sandra Bullock est le docteur Ryan Stone la brillante scientifique célibataire qui ne pense qu'à son boulot parce-que son chiard s'est brouté comme un connard et en est mort, mais vraiment comme un connard
- Un troisième du nom de Sharrif, qui joue au chimpanzé de l'espace et finit assez vite avec un trou de la taille d'une boîte de sardines en plein dans la tronche
Et malheureusement c'est difficile de s'attacher aux personnages. Georges joue le mec d'expérience à la fois classe et cool comme dans sa pub pour une célèbre marque de café, oui le café de pigeons snobs qui coûte tellement cher que même Bill Gates il fait gaffe à sa conso. Tellement cool et classe que même sa mort est résolument cool et classe et que même décédé il reste utile. Sandra c'est la petite nouvelle un peu coincée mais pas méchante et qui se fait ballotter tout le film et par tout le monde. Les deux vont méchamment s'envoyer en l'air, merci le moment cinétique (une sorte de rouli-bouli intersidéral servant de prétexte à filmer des scènes qui donnent la gerbe). Enfin c'est là que je devrais critiquer le scénar mais je suis malheureusement au chômage technique...
Heureusement il se passe quand même des choses tout là-haut. Les péripéties de Ryan et de Kowalski, puis de Ryan, qui essaie de s'en tirer du mieux qu'elle peut, sont assez agréables à suivre. Et on n'assiste pas à une idylle idoine stéréotypée entre les deux seuls protagonistes du film. Ça fait du bien ! Certains y ont vu un début d'histoire d'amour, mais j'ai juste vu un Georges cool et classe qui faisait le maximum pour que ça se passe le mieux possible. C'est comme l’histoire pathétique de Ryan sur son gosse, il est mort en tombant sérieux, les scénaristes branlaient quoi merde ? Sérieusement est-ce que c'est possible de faire preuve d'aussi peu d'imagination et de se créditer scénariste ? Le gosse c'est un putain de remix de paf le pigeon ! C'est l’histoire d'un gosse, il trébuche, et paf le gosse. J'ai failli trouver Bullock supportable mais du coup c'est raté. On passe vite sur l'ambiance sonore : en gros c'est de l'espace blockbusteurisée. On entend juste les voix par radio et la bande son est de très bonne qualité. On fait monter la tension comme il faut, on n'oublie pas les thèmes épiques, enfin c'est une OST de blockbuster quoi.
Je ne passerai pas longtemps sur les approximations qui font que le film n'est pas crédible, sur ce coup Google est un pote. Vraiment pas longtemps. Par contre niveau visuel ça envoie, j'ai même envie de dire que c'est une claque. La Terre, les équipements spatiaux, on pourrait presque s'y croire. J'ai surtout en tête le long travelling panoramique au début du film qui part de la tête à Clooney et fait un tour complet en passant par une superbe vue de la Terre. La chute de la capsule est également plutôt réussie. Et mis à part les plans où Sandra est en roue libre, c'est plus une histoire de goûts qu'autre chose et c'est toujours mieux que les plans de 3 secondes à la Bay, la réalisation est vraiment impeccable. Et le coup téléphoné de la position fœtale métaphore de renaissance quand le doc' vient récupérer de l'oxygène dans la station se passe de commentaire... Et le Kermit sauvage, putain je l’avais oublié cet enfoiré... Enfin bienvenue au royaume du CGI, en gros 99% du film. Une fois ça passe mais c'est typiquement le genre de chose que je détesterai voir devenir systématique, déjà que les fonds verts utilisés à outrance c'est assez lourd...
Gravity c'est le gros film pop-corn pas assez idiot pour être un nanar, pas assez pourri pour être un navet et pas assez bon pour être bon. C'est beau et sympa mais c'est atteint du syndrome malickien au stade terminal : ça a tendance à être un peu creux... A voir en laissant son cerveau de côté : celui-ci n'est pas nécessaire au visionnage de ce film.