Grease par sherlock-lupin
Irrévérencieuse (The Rocky Horror Picture Show), dérangeante (Tommy), politique (Hair), la comédie musicale des années 70 n'a plus rien à voir avec ses prestigieuses aînées. Si celle des années 50 privilégiait le spectacle au détriment de son histoire, ce qui l'a amené à disparaître, celles des décennies suivantes choisiront le parti inverse. Ce choix n'est pas sans conséquences. Avec des scénarios traitant de thèmes contemporains, le film musical s'ancre dans une perspective réaliste et délaisse la danse, mais plus important, perd sa part de rêve et son innocence, alors inhérentes au genre. C'est dans ce contexte qu'est réalisé Grease en 1978 par Randal Kleiser, adaptation cinématographique d'une comédie musicale à succès de Broadway. Grease, qui se démarque de ce que l'on peut faire alors, va rapidement devenir un phénomène, dépassant le simple « film générationnel » et élevant au rang de star ses deux acteurs principaux, John Travolta et Olivia Newton-John. Mais pourquoi ce succès ? Car Grease adapte avec une touche de modernité l'expression « C'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleurs soupes ».