En ce début d'année 2019, beaucoup de cinéphile avait loué les qualités de Green Book : les routes du sud qui avait même eu le droit à trois jolies Oscars, notamment pour le meilleur film. Pour ne pas avoir fait comme tout le monde, et parce que le rattrapage de l'année est en cours, je l'ai donc vu en toute fin d'année et puisque mieux vaut tard que jamais, je vais tout de même en écrire une petite critique.
Ce qui est tout d'abord saisissant dans ce Green Book, c'est le duo formidable d'acteur et de personnage que forment Viggo Mortensen et Mahershala Ali. Il y a une véritable alchimie dans leurs interprétations qui rendent la relation entre les deux personnages authentique et diablement touchante. Ce cher Ali n'a de cesse de me surprendre depuis que je l'ai vu pour la première fois dans la première saison de Luke Cage. Entre une saison 3 de True Detective et ce Green Book, cette année 2019 aura encore été riche pour ce formidable interprète.
Venons-en désormais au cœur de ce long-métrage et parlons de sa narration, qui est clairement l’élément central. Car oui, Green Book nous parle de sujet dur, parfois révoltant mais saura aussi rester «Feel Good». L'histoire vrai de ce fabuleux pianiste qu'était le Dr Sterling est symboliquement importante puisque cet homme a vécu plus que n'importe qui le rejet des autres, et l'impression de n'appartenir à aucun groupe. Être un noir en costard homosexuel, voilà bien des raisons de se faire détester à l'époque. Là ou l’œuvre est forte, c'est qu'elle parvient tout de même à nous rappeler le chemin qui a été parcouru au niveau des discriminations, et que dans les années 60, une période pas si loin que cela, toutes ces inégalités, préjugées et autres conneries humaine battaient encore leurs pleins. C'est donc à travers les yeux du Dr Sterling que l'on ressent la souffrance du rejet et de la solitude ainsi que la nécessite de contenir sa colère face aux injustices, ce qui demande une force surhumaine. Et puis il y a de l'autre côté un Tony «la tchatche» qui est un homme d'une gentillesse assurée mais ayant trop grandi dans les préjugés sur les étrangers. Cependant, il va très vite gagner en ouverture d'esprit et s'avérer être beaucoup plus intelligent que les autres racistes du film.
Me concernant, une phrase de Tony m'a beaucoup plu, car pleine de sens «Vas y vite, le monde est rempli de gens qui ont peur de faire le premier pas». Une façon de penser qui permettrait sûrement à beaucoup de gens et de famille de reprendre contact et de reconstruire un lien...
En revanche, l'aspect «feel good» que l'on ressent à la fin m'a quelque peu déplu par moment, car un peu trop abusif. Que ce soit lorsque Sterling joue du piano dans le bar à la fin où lorsque Tony rentre chez lui, il y a clairement un surjeu des acteurs et tout le réalisme du reste de l’œuvre s’estompe un peu dans la niaiserie.. Mais rien de dramatique tout de même.
Ensuite, parlons de l'aspect visuel du film puisqu'il n'est jamais une mince affaire de reproduire entièrement des décors et des tenues de l'époque. Pour le coup, l'immersion est total puisqu'un certain soin a été mis pour qu'aucun faux raccord ou objet sorti après les années 60 ne soit dans la partie. Du moins j'en ai vu aucun. Autre plaisir visuel : Cette Cadillac bleu clair qui est vraiment une voiture sacrément classe et qui apparaîtra forcément dans beaucoup de scènes puisque le scénario tourne autour d'une tournée. Peut-être que la réalisation manquera de plan marquant, où de mouvement de caméra ambitieux, mais les quelques décors que l'on aperçoit lors des passages en voiture suffiront tout de même à faire plaisir à la rétine de temps à autre.
En conclusion, Green Book est un film que j'ai vraiment appréciés, traitant de sujet fort et nous contant une jolie histoire très intéressante à suivre. Même si je ne tiens pas là mon film de l'année, je ne pourrais que conseiller à tout le monde de voir ce film très grand public.