Il s’agit de l’histoire vraie de la relation entre le pianiste de jazz afro-américain Don Shirley et le videur italo-américain Tony Lip, de son vrai nom Frank Anthony Vallelonga. Les deux hommes se retrouvent ensemble sur les routes de l’Amérique profonde ségrégationniste, du sud du pays, dans les années 60, à l’occasion d’une tournée de concerts.
Les deux hommes, respectivement incarnés par Mahershala Ali et Viggo Mortensen sont excellents de bout en bout, vont apprendre à s’apprivoiser malgré leurs préjugés respectifs, Tony Lip qui est raciste, Don Shirley très snob.
Le Negro Green Book était un guide indispensable quand on était un voyageur noir dans l’Amérique ségrégationniste. L’ouvrage, du nom de son auteur, le postier noir Victor H. Green, et recense les motels, hôtels, bars, restaurants et stations-service où la clientèle de couleur est admise. Dans le film, Tony est contraint de l’utiliser pour trouver des endroits acceptant Don Shirley.
Dans un pays où le mouvement des droits civiques commence à se faire entendre, les deux hommes vont être confrontés au pire de l’âme humaine. Ensemble, ils vont devoir dépasser leurs préjugés, oublier ce qu’ils considéraient comme des différences insurmontables, pour découvrir leur humanité commune.
Tout le long de ce road movie, à la fois drôle et sensible, le réalisateur de Mary à tout prix les entraine à passer au-dessus des préjugés du quotidien.
Cette comédie interraciale populaire les deux acteurs et leur savoureuse partition de clown blanc et d'auguste. Mahershala Ali est époustouflant dans le rôle de cet homme éduqué, très élégant mais résigné et Viggo Mortensen, qui a pris du poids pour ce rôle, prend du plaisir à composer ce personnage épais, mais très sympathique.
Le film est très classique dans sa forme et me parait bien réalisé pour les Oscars.