Un singe en hiver, film d’Henri Verneuil de1962, adapté d’un roman d’Antoine Blondin du même nom.
Jean Paul Belmondo nous laisse une filmographie impressionnante. Parmi tous ses films, le film Un singe en hiver est un de mes préférés.
Un singe en hiver se passe principalement dans une petite ville balnéaire, en Normandie. Quentin, le patron de l’hôtel, promet à Suzanne de ne plus toucher une goutte d'alcool si leur hôtel échappe aux bombardements. L'hôtel tient bon, la promesse est tenue !
Sa vie tranquille est perturbée par un Français venu d’Espagne. Belmondo et Gabin, truculents, adorables, hilarants, boivent au goulot des dialogues signés Michel Audiard. Autour d'eux de grands talents, l’admirable Suzanne Flon, un Noël Roquevert excentrique et un Paul Frankeur revanchard.
Le film nous présente ici deux personnages plutôt différents, d’un côté un vieux hôtelier qui a notamment fait son service militaire en Chine, et connu la guerre, et un jeune publicitaire plein de rêves et d’ambition. Pourtant, malgré ces différences apparentes, les deux personnages se ressemblent à de nombreux égards. Ils aspirent à la liberté, à la réalisation de leurs rêves, mais sont tous les deux entravés par le monde qui les entoure, et par leur conscience.
Un Singe en hiver, c’est la rencontre entre deux solitudes immenses qui boivent pour essayer d’être ensemble. L'apothéose de cette soulographie s'achèvera par un feu d'artifice sur la plage. En fin de compte chacun retournera à sa vie d'avant.
On rit de leurs bêtises d’ivrognes mais on est déchiré par leur mélancolie. Gabriel Fouquet n’est pas à Tigreville seulement pour se noyer dans le Picon bière. Il doit aller voir quelqu’un, mais il n’ose pas, il se cache, il tergiverse et se resserre un verre.
Le film est tourné à Villerville (Tigreville dans le film) dans le Calvados durant l'hiver 1962.
Un Singe en Hiver est un film vrai, qui parvient à saisir la réalité, à confronter passé et futur pour remettre en question le présent, à transformer une simple rencontre en un hymne à la vie et à la liberté. Un beau film qui donne ses lettres de noblesse au cinéma français, le cinéma de notre monde et de l’humain.
Dans tous les cas, qu’on aime ou pas le film de Verneuil, cette nuit d’ivresse de Gabin et Belmondo ne laisse pas indifférent.
Un classique, à voir absolument.