Mourir saoûl, c'est mourir debout !
Je vous accorde que j'avais sans doute terriblement soif, avant de commencer ; peut être que le film ne vaut pas tant, mais est-ce important ?
Ce film est la rencontre entre deux alcoolismes, entre deux alcooliques grandioses, supérieurs. Le premier est repenti, a laissé son cœur sur les bords du Yang Tse Kiang, et s'ennuie en attendant la mort dans un hôtel sur la côte normande. Le second, son cœur on lui a pris, emmené en Espagne, quelque part, loin, et il boit avec un mépris suicidaire sans égal.
Dans ces histoires, il y a toujours des femmes, évidemment. Une partie, une qui ne bougera jamais - "L'imprévu ? Qu'est ce que c'est ?" - et une dernière touche d'espoir, une petite fille oubliée dans un orphelinat. Il y a des personnages secondaires grandioses, le tenancier du bar, le marchand de tout.
L'histoire n'a plus d'importance à c'moment de la critique, j'ai jamais su faire de critique grandiose. C'est une rencontre, des retrouvailles, un élan de folie, un élan de vie dans un monde qui s'éteint.
- Excuse-moi, mais nous autres on est encore capable de tenir le litre sans se prendre pour Dieu le Père !
- Mais, c'est bien ce que je vous reproche ! Vous avez le vin petit et la cuite mesquine. Dans le fonds, vous ne méritez pas de boire !
Et cette conclusion, elle m'a terriblement éteint. Mon alcool feu d'artifice avait soudain pris une étrange teinte de tristesse. Un bonbon amer à avaler.