Le couple Besson divorce et se bat pour la garde de leurs deux enfants. Ou plutôt pour celle du plus jeune, Julien, puisque sa soeur a bientôt dix huit ans..
Pour protéger son fils Julien d’un père qu’elle accuse de violences, Miriam en demande la garde exclusive
D’un côté, la mère, Miriam, ne souhaite plus que son ex-mari voit ses enfants. Des violences seraient à l’origine de ce choix. Julien semble du même avis, il ne veut plus voir son père. Antoine se bat pour avoir la garde un week-end sur deux, puis une semaine sur deux de son fils. Débute alors une lente et douloureuse succession de scènes toutes plus intenses les unes que les autres. Des séquences chocs durant lesquelles le réalisateur Xavier Legrand s’amuse à jouer avec nos nerfs.
Pris en otage entre ses parents, Julien va tout faire pour empêcher que le pire n’arrive.
Jusqu’à la garde est le premier long métrage du cinéaste Xavier Legrand qui a fait sensation à la Mostra de Venise, il a remporté le Lion d’argent du meilleur réalisateur.
Le premier quart d’heure à la fois fascinant et déconcertant, donne le ton, avec un plan séquence dans le bureau d’une juge des divorces, qui a convoqué les deux anciens époux, en litige quant à la garde de l’enfant.
Jusqu’à la garde est un bel objet insolite, qui prend le spectateur aux tripes, avec pourtant une démarche austère et dépouillée aux antipodes d’un cinéma de l’esbroufe.
Le jeune Thomas Gioria est étonnant de retenue, sans cabotiner comme souvent les enfants acteurs. Denis Ménochet, livre une composition qui fait penser à Jean Yanne , il trouve le meilleur rôle de sa carrière, prolongeant le jeu subtil qu’il avait déjà déployé pour d’autres films.
Il est poignant, ce gamin, rendu extrêmement émouvant grâce au jeu de Thomas Gioria et par le regard que Xavier Legrand pose sur lui.
C’est un pur thriller, domestique et familial. Passé le moment d’incertitude lors de l’audience dans le bureau de la juge, il apparaît assez vite que le père est un danger. Oppresseur, impérieux, tortueux.
Jusqu'à la garde ne ressemble pas à beaucoup d'autres films français, parce qu'il est réalisé comme un thriller.
Tout est nuancé, intériorisé, remarquablement narré et aucune grosse ficelle ne vient ternir le tableau.