Il semblerait à lire les critiques que ce film soit un énième film sur la tolérance. Il n'en est rien. Au delà de la mise en scène et des dialogues particulièrement réussis, le film va mettre le doigt sur la distinction entre la différence de classe et la différence de race. Le duo formé par un noir de la classe aisée avec un blanc de la classe ouvrière laisse au film l'opportunité de nuancer l'analyse purement raciale très prégnante aux Etats-Unis. Dans une Amérique post-Obama ou il commence à se faire jour que l'identité raciale du Président n'augure rien de d'évident sur sa politique sociale. Si les décennies d'esclavage couplées à l’émergence d'une démocratie ethnique ont pu laisser penser que les noirs américains constituaient une classe sociale, le film se plait à déconstruire ce préjugé sans pour autant oublier que l'identité raciale même au sein des classes sociales supérieures constitue une source de difficultés non-négligeable.
Bref, bien plus qu'un film bien-pensant et moralisateur.
PS : J'utilise le terme "race" pour être clair, mais le terme "phénotype" serait plus adéquat.