Pour son premier film solo, Peter Farrelly a choisi un contre-emploi en quittant les comédies potaches pour se tourner vers le drame. Bien lui en a pris.
Retraçant un segment biographique de la vie du pianiste Don Shirley et de son chauffeur Tony Vallelonga, "Green Book" brille avant tout par son traitement du racisme et des stéréotypes. Si la dénonciation est évidemment présente, le ton adopté reste résolument positif, quelque peu ironique et ne verse pas dans la pitié profonde.
Du cliché ? Beaucoup. Mais tout se trouve renversé d'un revers de main sec avec beaucoup d'intelligence et de raisonnement par l'absurde de la ségrégation.
Le film marche aussi par son magnifique duo Mortensen-Ali, les acteurs s'en donnant à cœur joie dans un ping-pong verbal qui se transforme au fil du temps en véritable bromance. Car oui, malgré son sujet, on n'est pas loin du "road-buddy movie" et même les quelques trop pleins de bons sentiments sur le final ne peuvent briser l'élan solaire que dégage le long-métrage.