Une note moyenne pour un film moyen, ni bon, ni mauvais.
Il n'est jamais vraiment émouvant, la psychologie des personnages n'étant que survolée et leur potentiel dramatique étouffé. On ne sait pas grand chose du Dr Shirley si ce n'est qu'il semble malheureux et qu'il cherche sa place dans cette Amérique ségrégationniste. On ne sait pas non plus grand chose de Tony Lip si ce n'est qu'il est un peu primaire sans être foncièrement mauvais garçon.
À part quelques répliques cocasses, on ne rigole pas vraiment non plus. Pourtant il y avait du potentiel tant le choc culturel et social entre les deux principaux protagonistes est grand.
Un blanc employé d'un noir dans l'Amérique blanche du sud profond, on aurait pu s'attendre à de grands moments de tension. Pareil, à part quelques "déconvenues" (des flics bêtes et pas très professionnels, des piliers de bar bêtes et trouillards, des bourgeois hypocrites), rien de bien méchant. On en vient "presque" à penser que la ségrégation est plus gênante et exaspérante que réellement handicapante.
Au final, j'ai le sentiment que Farrelly a été trop "timide". Il est resté en surface de tout, des sentiments, de la supposée relation d'amitié entre Shirley et Lips (relation non confirmée par le propre frère du Dr Shirley), en surface d'une critique profonde de la question raciale.
C'est comme si Farrelly avait traité de manière superficielle un sujet pourtant très fort. Tout est cousu de fil blanc, rien en surprend jamais.
Green Book est un feel good movie pas désagréable à regarder mais sans grand intérêt. À mes yeux, son succès il ne le doit qu'au talent de Mortensen et Ali et surtout à la mention vendeuse : inspiré d'une histoire vraie.