Envieux du succès des superhéros Marvel, l'écurie DC qui ne pouvait compter jusque là que sur Batman et Superman pour tenir tête à la concurrence au cinéma, a décidé de sortir des héros moins connus de l'ombre. Avant Flash et Wonder Woman, c'est donc Green Lantern qui ouvre le bal. Hal Jordan est un pilote de l'air téméraire et un brin irresponsable quand il est choisi pour rejoindre les rangs du Corps des Green Lanterns (une police de l'espace composés d'une faune d'aliens hauts en couleurs et en collants verts). Son pouvoir lui est transmis par un anneau magique qui lui permet de matérialiser les objets de sa pensée, et qui va lui permettre de sauver le monde et également de s'amouracher avec la bimbo de service.
Des personnages qui font rire malgré eux, un scénario aussi pauvre que déjà-vu, des dialogues digne d'un soap opera et un super pouvoir trop cartoon pour être impressionnant, Green Lantern n'a vraiment rien pour lui. Pourtant derrière la caméra il y avait Martin Campbell, le même homme qui avait redonné deux seconds souffles à James Bond (Goldeneye et Casino Royale). On ne peut pas blâmer Ryan Reynolds qui est toujours aussi charismatique et visuellement plaisant et qui s'efforce à donner à son rôle un léger second degrés qui fait défaut au film en général. Blake Lively joue les potiches de luxe, l'aura de Mark Strong ne transparaît pas à travers le maquillage risible de son Sinestro tandis que Peter Sarsgaard peut prétendre au titre du bad guy le plus ridicule jamais vu à l'écran (on dirait la cervelle rose du dessin animé des Tortues Ninjas).
La débâcle Green Lantern commence par un scénario aussi peu inspiré que la mise en scène est pataude. Cocktail de tout ce qui s'est déjà fait dans le genre des superhéros, le scénario accumule les clichés, les invraisemblances, les dialogues faciles et les faux évènements. Les scènes d'action sont instantanément oubliées tant la réalisation est molle, ou alors risibles à la limite du ridicule (le héros matérialise un circuit de voitures pour sauver un hélicoptère en plein crash! WTF?). Vert mais sûrement pas mûr, Green Lantern a été un véritable échec au box-office américain et l'avenir de la franchise semble plus que compromis, malgré ce que laissait présager la scène dans le générique.