Sortant tout juste d'un bon p'tit cinoche, je n'ai pas trop envie de faire l'effort de découvrir un nouveau film. Je préfère donc passer ma soirée devant une valeur sûre, un bon p'tit feel-good movie des familles. Ca sera donc "Grégoire Moulin contre l'humanité", bon gros délire que Artus de Penguern a tourné en 2001 et que je connais par coeur.
Pour vous en faire une petite idée, imaginez le "After hours "de Scorsese remixé à la sauce Chaplin et Keaton, où un héros lunaire et poissard va passer une journée absolument merdique dans le seul but de rejoindre l'aimée de son coeur, une prof de danse aussi maladroite que fleur-bleue.
Mené à un train d'enfer sans aucun temps mort, le film de Artus de Penguern est un concentré d'humour slapstick et nonsensique, gorgé de séquences cultes et de répliques bien senties, porté par un casting de seconds couteaux absolument grandiose.
C'est franchement rageant de constater qu'un tel bijou n'ai pas eu le succès qu'il méritait, d'autant plus que le cinéaste / acteur / scénariste fait preuve d'une maîtrise certaine de la mise en scène, comme du rythme. Si vous avez une petite heure et demie à tuer, n'hésitez pas à suivre les tribulations de ces deux énergumènes attachants que sont De Penguern et Pascale Arbillot, lui, seul contre tous face à une France toute entière vouée au ballon rond, elle, complètement perdue dans sa (re)lecture du "Madame Bovary" de Flaubert. Un enchantement de chaque instant, que je peux voir au moins vingt fois par an sans jamais m'en lasser.