Grey - Cible digitale par Ninesisters
Grey, c'est un anime que j'ai l'impression de toujours avoir vu en magasin – comme d'autres films/OAV des années 80/90 – sans jamais avoir su de quoi il parlait. J'ai fini par franchir le pas, essentiellement par curiosité.
Ici, le héros évolue dans un monde post-apocalyptique en guerre perpétuelle. Les humains sont divisés en plusieurs catégories : les citoyens, les soldats, et les civils. Pour devenir citoyen, il faut gravir les échelons de l'armée en accumulant des points, lesquels sont obtenus après chaque mission militaire et augmentent avec le nombre d'ennemis abattus. Apparemment, la guerre se déroule entre les différentes villes encore existantes, chacune régie par un ordinateur central nommé Mama. Nous n'en saurons pas tellement plus, tout simplement car les personnages eux-mêmes n'en savent pas plus : ceux qui veulent devenir citoyen et mener une vie confortable s'engagent, Mama les envoie affronter les troupes d'autres cités, et les survivants se partagent les points engrangés afin de changer de niveau pour finalement atteindre la citoyenneté, but ultime de tous les combattants. Pourquoi ? Comment ? Tout ceci reste un mystère, et même si Grey ne se pose pas de question au début de l'histoire, les événements vont le mettre face aux réalités du monde.
Décidément, les films d'animation japonais des années 80 possèdent véritablement un côté pessimiste. Ce n'est pas le cas de tous, mais entre Nausicaä de la Vallée du Vent, Uchû Senshi Baldios, Akira, The Ideon : Be Invoked, Macross : Do You Remember Love, et maintenant Grey, il y aurait vraiment de quoi déprimer tant ils dépeignent un futur ravagé et inhospitalier. Grey entre dans la catégorie des œuvres SF post-apocalyptiques, avec ses terres désertiques et ses humains qui s'entretuent sans raison apparente. Celle-ci aborde des thèmes originaux, ou du moins avance des idées intéressantes pour expliquer l'état actuelle de la planète. En dehors de ces révélations qui parsèment le scénario (majoritairement vers la fin du film), Grey fait plus office d'anime d'action, avec son héros qui semble n'exister que pour combattre. Les scènes de guerilla s'enchaînent, et son quotidien fait de massacre n'évolue vraiment que vers la moitié du film ; les deux parties possèdent chacune leurs avantages, du moins elles en possèdent suffisamment pour retenir l'attention du spectateur. Pour autant, Grey n'a rien de génial ou de furieusement révolutionnaire : malgré ses thèmes, il s'agit avant tout de la quête de Grey, et lui-même ne semble accorder qu'un intérêt tout relatif à ce qu'il va apprendre au fil du scénario. Mais cela se laisse regarder sans déplaisir, car il y a de l'action, de la bonne musique, et un univers qui n'aura rien d'étonnant pour les habitués des productions de l'époque, mais qui possède son charme.