Grigris a une jambe morte depuis la naissance, il a su faire de cette faiblesse une force, et on s'en aperçoit dès la première scène du film. Grigris se sert de sa jambe pour des chorégraphies endiablées qui enflamment tous les soirs une boite de nuit tchadienne.
L'histoire qui va suivre est une sorte de Belle et la bête moderne. Le boiteux, petit et timide Souleymane va s'éprendre de Mimi, belle jeune femme qui aspire à devenir mannequin. Mahamat-Saleh Haroun va une fois de plus raconter cette histoire avec toute la sobriété qui le caractérise, sans jamais nous imposer de croire quoique ce soit. Profite-elle d'un infirme ? Est-elle réellement amoureuse de lui ? A nous de juger.
Cette histoire d'amour naissante va prendre une autre tournure lorsque l'on s'aperçoit que Mimi porte une perruque et est une prostituée que tout le monde connait.
En parallèle il y a une histoire de trafic d'essence qui offre de belles scènes, mais qui n'ont que peu d'importances et servent finalement à alimenter cette incroyable histoire d'amour. Grigris est avant tout un film d'amour raconté avec délicatesse et avec beaucoup de moments de beauté. Cette fois-ci le cinéaste tchadien délaisse un peu la politique de son pays et ses blessures d'après-guerre, pour se concentrer sur la vie tchadienne en général. Grigris s'avère être un très beau portrait du pays, de la ville au village. Une sorte de conte extrêmement moderne et réaliste.
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