1975, les dents de la mer cartonne au box-office et c’est le début d’une tripotée d’ersatz qui vont faire le bonheur des amateurs de films fauchés et d’attaque de bêtes féroces. Ici pas question de squale mangeur d’homme mais d’un prédateur tout aussi effrayant qui crèche dans les profondeurs d’un parc forestier en pleine campagne du Wyoming : le célèbre et terrifiant Grizzly, cousin réel du Big Foot.
Sans faire dans l’originalité, Grizzly remplit le même cahier des charges que son alter-égo marin c’est-à-dire mettre en proie une zone touristique, mettre en conflit les directeurs du centre qui voient en cette menace un problème d’ordre pécunier avec la sécurité intérieure qui veulent tout fermer pour éviter d’autres massacres, un trio de chasseurs plus ou moins charismatiques qui veulent la peau du prédateur et enfin un quota relativement généreux de boucherie si cher au genre.
Et de ce côté-là, le film de William Girdler (vieux briscard spécialiste du genre dans les années 70 mais rien de bien folichon) en donne pour notre argent puisqu’il ne lésine pas sur la bidoche, notre Winnie L’ourson sous stéroïdes s’en donne à cœur joie et tout le monde y passe y compris des enfants et des animaux. Quant au final, il fait référence sans langue de bois au chef d’œuvre de Spielberg.
Loin d’être une grande réussite, la réalisation ayant pris un sacré coup de vieux dans la tronche et certains effets gores ayant subi le poids des années (on est quand même en 1976 et Jaws faisait bien mieux 1 an plus tôt en termes d’effets spéciaux), Grizzly est une série B d’époque généreuse et distrayante pour peu qu’on fasse abstraction de son côté un peu désuet. A ranger donc du côté Jaws et de Piranha.