Lorsque Grizzly sort en 1976, c'est un succès indéniable (39M$ pour 750.000S de budget) et une suite est rapidement envisagée et la sortie est fixée à fin 1983...
Le budget de cette séquelle se contente de rajouter un "0" par rapport au précédent (soit 7.5M$).
Somme non négligeable que nous ne retrouverons jamais à l'écran, tellement tout sonne "cheap" à mort !


Qu'en est-il du film?


Aucun lien avec le premier, puisque le récit se contente de ré-exploiter la trame globale du film original. Il y est donc question d'un Grizzly de 6 mètres de haut qui tue (hors-champ) pléthore de figurants (parce qu'il fait ce qu'il veut):


-3 randonneurs (George Clooney, Laura Dern et Charlie Sheen, quand même!),
-des braconniers (dont Jack Starrett vu dans First Blood, Charles Cyphers - habitué des films de Carpenter - mais aussi Marc Alaimo de Total Recall),
-et une paire de figurants figurants (encore plus figurants que les figurants sus-nommés).


Dans le même temps, un concert Disco-Pop-Motherfucker est organisé dans le Parc National voisin, lequel tient vraiment à coeur à la responsable du parc.
Celle-ci (Louise Fletcher, jouant dans One Flew Over the Cuckoo's Nest, Flowers in the Attic et The Exorcist II: The Herectic, mine de rien) refuse d'écouter les propos d'un spécialiste en Ursidés (les Ours, pour les profanes) qui l'implore d'annuler le concert.
(Comment ça, ça rappelle Jaws 1,2,3 ? Ben c'est normal vu que le premier surfait déjà sur la vague créee par le requin)
Forcément, Bearzilla viendra faire un massacr...non, le Grizzly n'aura pas le temps de le faire par ce que plus de thunes...


Tourné en Hongrie par le producteur du Cyrano de Bergerac avec Depardieu et nanti d'un casting pas dégueu, ce projet tombe vite en lambeau.
La cause première étant que le Grizzly animatronique (rappelant plus un raton-laveur édenté qu'un Ursidé) n'apparait que pour le climax final.
En effet, tout le long du film, les plans devant montrer Bearzilla sont remplacés par un écran grisâtre, puisque ceux-ci n'avaient pas été encore créés.


De plus, nous entendons dans certaines scènes brutes le réalisateur (un bien grand mot, cela dit) donner des indications aux acteurs ou alors lancer les fameux "action !" "cut !" en fin de scène !!!


D'autres séquences (surtout la fin) se trouvent dépourvues de son ou se répètent (la Jeep des héros roulent sur un monticule puis s'arrête, elle roule à nouveau puis se renverse, puis roule encore et se renverse mais sous un angle différent, le tout sans bande sonore !!!).


Même constat pour la scène où le héros s'empare d'un chariot élévateur: on voit l'action 3 fois (un peu comme avec la pub Juvamine des 90's), sous des angles différents (avec ou sans son, là aussi)...


Et pis vint le moment où Bearzilla se retrouve lamentablement (et inexplicablement, il faut bien l'avouer) emmêlé dans le décor de la scène du concert, avec des ampoules clignotantes et tout et tout.
Là, il ressemble plus à un loup-garou style Teenage Mutant Ninja Turtles 2 (Tokka(rd) ou Rahzar, l'un des deux) et c'est la fin du film (et c'est chouette !).
Pas de générique final (plus de thunes, j'vous dit !).
Pas plus de générique d'ouverture non plus, puisque ça fait parti du processus de post-production...
...et que pour faire la post-prod ben, faut de la thune (vous écoutez que dalle, hein..!?).


Par contre, on y trouve du Michael Jackson de partout !
Oui oui, nous y entendons "Wanna Be Starting Something", "Billie Jean" et autres, sur la bande son (bricolée, comme le reste de ce truc).


Je ne sais donc pas si c'est des temp-tracks (musique temporaire) ou si la production s'est réellement payée les droits (la première suggestion me semble plus plausible, cependant).
Mais au bout de la 3ème chanson, ça devient lourd, puisque les lyrics ne collent pas du tout avec ce qui se passe à l'écran...


Film sans post-production, donc (il paraitrait que le producteur serait parti avec le reste du budget, tandis que l'état Hongrois confisquait tout le matériel de tournage, y compris le film non fini), réalisé par un aveugle borgne, écrit par une paire de manchots amputés des manchons et interprétés par des lémuriens morts (pourtant professionnels), Grizzly II: The Concert (ou Predator: The Concert ou encore Grizzly II: The Predator), est un workprint d'un film qui aurait été de toute façon une catastrophe inévitable...


Grizzly II (ajoutez le complément que vous voulez) n'est donc jamais sorti ni au cinéma ni en vidéo.
Fort heureusement, le workprint a refait surface sur le net en 2007.


Quoiqu'il en soit, la meilleure critique (et la plus fun) est à trouver sur Youtube et puisque je vous aime bien, voici le lien (pour anglophone, uniquement):


https://www.youtube.com/watch?v=hFjm80ZgMy8


Allez, pour ne pas vous privez de ce monument de wtf total, je vous offre le lien de ce "superbe" workprint (VO only):


https://www.youtube.com/watch?v=etxoBomFGEQ


Voilà, de la sorte je perpétue ce travail foutraque et non terminé, vers l'infini et au-delà !

Créée

le 12 août 2017

Critique lue 487 fois

5 j'aime

2 commentaires

The Lizard King

Écrit par

Critique lue 487 fois

5
2

D'autres avis sur Grizzly II: Revenge

Grizzly II: Revenge
abba
4

Du très mauvais inachevé

Un énorme grizzly devient agressif et massacre tout sur son passage, alors qu'un énorme concert se prépare dans un parc national. En voilà un bien obscur et pour de très bonnes raisons. On ne sait...

Par

le 30 déc. 2016

1 j'aime

Grizzly II: Revenge
CritiqueMaven
1

Une Bête de Série B qui ne Rugit Pas

« Grizzly II: Revenge », réalisé par André Szots en 2020, est un film qui peine à justifier son existence, même en tant que curiosité cinématographique. Avec une note de 0.7/10, le film est un...

le 20 août 2024

Du même critique

Halloween Kills
Franck_Plissken
8

Reflect: The Shape on Myers

Après le succès du H40 (2018), le duo Green /McBride se mirent à l'écriture du chapitre suivant dans l'optique de filmer Halloween Kills et Halloween Ends à la suite, pour économiser les coûts. Mais...

le 16 oct. 2021

34 j'aime

24

Get Out
Franck_Plissken
8

Puppet Masters

Impressionnant... Œuvre maitrisée avec un excellent Daniel Kaluuya sous l’œil avisé de Jordan Peele, Get Out nous plonge très rapidement dans un malaise diffus et ce, dès lors que le couple...

le 11 mai 2017

33 j'aime

22