Grizzly Man
7.6
Grizzly Man

Documentaire de Werner Herzog (2005)

Poo yip poo yip poo
Poodi hoo di yip poo di yip poo ..

Lorsque résonne, sur fond d'un vieux zinc, le refrain de "Coyotes" (Don Edwards), et que s'éloigne, au loin, notre héros, Timothy Treadwell. On ne peut s'empêcher de vouloir le suivre, de lui dire, "reviens-nous garçon ! ta place est bien ici !"

Herzog nous a habitué à sa manière de voir le 7ème art, depuis Aguirre et Fitzcarraldo, ses déboires avec Klinsky, l'acteur "fétiche", "l'ennemi intime"; le vieil étalon du cinéma allemand n'a pas finit de nous étonner !

Ainsi, parallèlement à son oeuvre de fiction, Herzog est définitivement connu pour ses documentaires (je ne peux que vous conseiller d'aller voir Into the Abyss (2011), un "Esprits Criminels" à la puissance 10 !).
Dans chacun d'entre eux on retrouve une part d'ombre de l'âme humaine, ici c'est celle de Timothy, alcoolique parti de rien et qui depuis 13 ans plante sa tente au milieu des grizzlis, en Alaska. Isolé de tous il veut vivre sa passion au milieu de ces créatures dantesques dont personne n'a osé s'approcher.
Ancien acteur, Timothy se filme des heures durant, une centaine d'heures de rush, où il se donne en spectacle au monde, lui, Treadwell, il a réussi à vivre là où personne ne peut, ce n'est plus un homme mais un ours en puissance, bientôt déchu. En effet, le dernier été de Treadwell au milieu des ours va tourner au drame, à quelques pas de son campement un vieux spécimen l'attaque et le dévore, lui et sa petite amie, venue le rejoindre sur place.

Au delà du personnage haut en couleur et de sa fin morbide, Herzog a compilé les séquences tournées par Treadwell ce qui nous rapproche inéluctablement du personnage, de ce qu'il a vécu, de celui qui a fait découvrir à tous les enfants de l'Amérique ce que sont ces gros mammifères du grand Nord. En résulte des images magnifiques, impossible à filmer, que le montage de Werner sublime. Loin de s'attarder sur la fin tragique de son héros, ni de le magnifier, Herzog l'analyse sous toutes ses coutures, invoquant une panoplie d'interviews qui s'enchevêtrent autour du personnage principal et dont seul le réalisateur a l'audace, la marque de fabrique.

Je n'avais pas planifié de voir ce film, une histoire sordide de meurtre en plein Alaska, seul le nom du réalisateur m'a attiré dans la salle obscure, résultat, je suis devenu adepte de cet art du documentaire dans lequel le grand Werner nous plonge et nous glace.
Tob
8
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le 27 nov. 2012

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Tob

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