Une fresque toujours majestueuse, mais plus maladroite

Avec Guerre et Paix - Partie II, Sergueï Bondartchouk poursuit son ambitieuse adaptation du roman de Léon Tolstoï, conservant la grandeur visuelle du premier volet tout en tentant des expérimentations formelles plus marquées.


On retrouve ici les qualités indéniables du premier épisode : des décors somptueux et une reconstitution historique toujours aussi impressionnante, notamment grâce à l'ampleur des figurants (notamment lors de la dans pendant la fête). Bondartchouk ose davantage dans sa mise en scène, avec des écrans scindés, des scènes tournées dans des miroirs, des plans-séquences et une utilisation dynamique des figurants qui passent parfois au premier plan, créant un effet de proximité avec l’action.


Cependant, l’équilibre narratif se fragilise quelque peu. Pierre Bezukhov s’efface au profit d’un récit plus centré sur Natasha Rostova, dont l’éveil sentimental occupe une place prépondérante. Si cela permet à Lyudmila Saveleva de s'affirmer davantage dans son rôle, la narration a tendance à tourner en rond, s’enfermant dans des rebondissements plus convenus, bien que fidèles au roman originel. De plus, certaines maladresses techniques viennent entacher la fluidité du film : des plans flous (flou parfois rajouté en post production de manière inégale) et des transitions parfois hasardeuses qui tranchent avec la rigueur visuelle du premier opus.


Malgré ces faiblesses, ce second volet reste une fresque impressionnante, portée par la même ambition démesurée. Moins maîtrisé que son prédécesseur, il conserve néanmoins une force évocatrice indéniable.

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il y a 7 jours

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