Le secret de papa
Bof... L'intrigue est faible. Plusieurs arcs temporels à cause d'une construction en flashback qui n'est pas sans rappeler ... "Le grand détournement". C'est dommage parce que le personnage masculin...
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le 26 janv. 2021
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On le sait depuis des années déjà qu’Atom Egoyan ne fait plus rien d'intéressant (euphémisme), et son heure de gloire elle, dans les années 90, n’est plus qu’un écho lointain, un souvenir qui s’est rabougri. Pourtant on ne peut pas s’en empêcher, non, s’empêcher de jeter un coup d’œil dès qu’il réalise un nouveau film avec l’espoir, ténu mais certain, qu’enfin il va renouer avec la splendeur de ses chefs-d’œuvre passés (The adjuster, Exotica, De beaux lendemains…). Las ! Ce Guest of honour, présenté à la Mostra de Venise en 2019 sans pour autant avoir reçu les honneurs d’une diffusion en salles (en tout cas en France), ne changera finalement rien à l’affaire, et entérinera le constat : Egoyan n’en finit plus de creuser sa tombe (artistique).
Pour la énième fois, Egoyan construit un puzzle narratif et temporel autour de secrets familiaux, de mensonges et de révélations finales venant changer notre perception des événements. La "mécanique Egoyan" ronronne plus que jamais, et on en connaît désormais par cœur les rouages, le moindre boulon. Et dans cette histoire d’un père, Jim, qui cherche à comprendre pourquoi sa fille, Veronica, souhaite rester en prison pour une soi-disant agression sexuelle qu’elle sait ne pas avoir commise (le tout rattaché à un «trauma» d’enfance), dans cette histoire donc où les cachotteries succèdent aux dévoilements qui succèdent aux cachotteries (etc.), rien ne saurait l’enrayer, et la réinventer au moins un peu, et surtout nous surprendre encore.
Au fil de trois chronologies liées à la figure de Veronica (enfant, adolescente et adulte), l’intrigue circonvolutionne sans arrêt d’un fait à une vérité en donnant la désagréable impression de n’être qu’un pâle ersatz d’Exotica. Pire : le récit ne passionne jamais, passe à côté de ses enjeux les plus captivants (la relation entre Veronica et le fils de sa professeur de piano, celle avec le chauffeur du bus faite de frustrations, d’envies et de jalousie…), fait fi d’une psychologie travaillée des personnages (Jim et Veronica, pourtant protagonistes principaux du film, sont aussi lisses que la partition de Mychael Danna) et ne débouche que sur l’insignifiance d’un drame intime dont on a fini par se désintéresser. Seul lot de consolation : le toujours génial David Thewlis dont la belle interprétation nous empêche clairement d’aller voir ailleurs.
Créée
le 1 mars 2021
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